«Le pire est derrière nous» – François Legault
NICOLET. Le premier ministre du Québec, François Legault, était de passage à Nicolet, lundi après-midi, pour constater l’ampleur des inondations dans le secteur du Port St-François et rencontrer des sinistrés.
Il a également profité de l’occasion pour s’entretenir avec le maire de Bécancour et la mairesse de Nicolet et serrer la pince aux soldats de l’armée canadienne déployés sur le terrain.
Lors d’un court point de presse, M. Legault a d’abord remercié tous les intervenants et bénévoles qui sont venus en aide aux sinistrés lors des derniers jours afin de minimiser les dégâts ou offrir du support. Il a également fait le point sur le suivi des dégâts.
«Il y a des personnes qui ont été affectées en 2017 et dont les dossiers ne sont pas encore tout à fait réglés. On va s’assurer qu’ils le soient bientôt et que le nouveau programme puisse permettre de débourser des sommes d’argent rapidement. On a déjà commencé, notamment en Beauce. Dès qu’on va contrôler la situation, on va être capable de s’asseoir avec les propriétaires, évaluer les dégâts et rembourser sur une base d’estimation plutôt que d’attendre que les travaux soient complétés et que les factures soient produites», a indiqué le premier ministre.
François Legault a toutefois indiqué que les résidents auront un choix à faire dans le nouveau programme que son gouvernement souhaite instaurer. «Il y aura un montant maximal cumulatif de 100 000$ à travers les années et qui commence dès cette année, en 2019. Quand les gens vont atteindre 100 000 $ en réparations, ils ne pourront plus avoir accès à des aides financières», explique-t-il.
Il a tenu à rappeler qu’un autre programme permet déjà aux gens d’obtenir un maximum de 200 000 $ pour leur résidence et 50 000 $ pour le terrain.
«Évidemment, on souhaite trouver des solutions permanentes. On comprend aussi les gens inondés. Certains d’entre eux, même si on leur dit qu’ils ont un maximum de 100 000 $, vont préférer rester ici parce que c’est beau et que ça dure juste un mois ou un mois et demi. Je crois que c’est raisonnable d’avoir un montant cumulatif.»
Défi financier pour les municipalités
Plus tôt dans la journée, de l’autre côté du fleuve, à Maskinongé, François Legault a reconnu que pour les plus petites municipalités, le départ de résidents des zones inondables engendre des pertes de revenus au niveau des taxes foncières.
«Ici, à Maskinongé, on a 130 maisons qui rapportent des taxes foncières. Il n’y a presque pas de terrains dézonés pour accueillir éventuellement de nouveaux résidents. Perdre ces résidents demain matin, ce serait presque dramatique sur les finances de la municipalité. Il va donc falloir se poser des questions et réfléchir à comment on peut aider les municipalités dans ces cas-là. Il faut aussi s’assurer que les décisions ne soient pas prises en fonction d’objectifs à court terme, mais pour minimiser les dégâts à long terme pour la population. Il faut éviter que les contribuables paient à répétition des réparations. Les gens auront un choix à faire», a-t-il souligné.
La suite
Le premier ministre du Québec s’est par ailleurs fait rassurant. «Il fait beau, on ne prévoit pas de pluie aujourd’hui et demain. Le niveau du lac St-Pierre a monté au-dessus de 2017. Actuellement, on est rendu en bas. On est dans la bonne direction. Je veux rassurer les gens. Le pire est derrière nous. La situation va s’améliorer», affirme-t-il.
Il indique le gouvernement du Québec a demandé à Ottawa l’assistance des Forces armées canadiennes lorsque l’eau se retirera, soit lors de la période de nettoyage. Une réponse est attendue dans les prochains jours.
De plus, François Legault a demandé à ses députés qui représentent des régions inondées de demeurer sur le terrain jusqu’à temps que la situation soit «sous contrôle» afin d’apporter l’aide nécessaire et de faire le lien avec les municipalités et ministères concernés.
(avec la collaboration de Marie-Eve Veillette)