ABI: le ministre rencontrera les deux parties
LOCK-OUT. Le ministre du Travail et de la Solidarité sociale, Jean Boulet était profondément déçu d’apprendre que les négociations ont été rompues à l’Aluminerie de Bécancour.
La nouvelle a d’ailleurs pris le ministre par surprise, alors qu’on semblait enregistrer des progrès et des signes encourageants dans les négociations depuis la reprise des pourparlers, dont des offres d’emplois qui avaient été affichées par l’entreprise. «Ça m’apparaît clairement incompatible avec la volonté exprimée par les parties de négocier et d’en venir à une entente par elle-même», a lancé le ministre en marge d’une annonce au bureau de Services Québec, à Trois-Rivières.
Le ministre souhaite maintenant passer à la prochaine étape et garde toujours dans sa poche arrière l’option de l’hypothèse de règlement qu’il avait lui-même soulevée l’automne dernier. «J’ai donné instruction à mon ministère d’entrer rapidement en communication avec les deux parties et je veux les rencontrer dans les meilleurs délais possible», a-t-il fait savoir.
«Je vais faire cette rencontre là aussi pour les écouter. C’est important. Surtout dans un processus de négociation, a-t-il ajouté. Il y a peut-être des éléments qui sont hors de ma connaissance et peut-être des variables que je ne contrôle pas. Quand j’aurai une connaissance complète de la situation, ça me permettra d’aborder la prochaine étape de façon beaucoup plus convaincante.»
S’il admet qu’il y a urgence d’agir, avec le volume de métal liquide que ne peut plus écouler ABI dans les usines de Sural de Bécancour et de Victoriaville, le ministre a préféré ne pas donner d’échéancier à ce stade-ci. «Je veux avoir un état clair de la situation et ça me permettra de prendre des décisions éclairées pour les prochaines étapes», a-t-il insisté.
Quant au recours à l’article 58 du Code du Travail, il entend laisser la compagnie y avoir recours en déposant une offre globale et finale sur lequel les employés tiendraient un vote secret. «Je n’ai pas l’intention de m’exprimer sur l’opportunité de présenter une telle demande au Tribunal du travail. Ça appartient totalement à la compagnie de le faire», a-t-il déclaré, avant d’ajouter qu’il n’y a «rien d’impossible» lorsque questionné à savoir si l’hypothèse de règlement pourrait servir de base à un vote mené par le Tribunal du travail.