Un an plus tard… les lockoutés se font entendre
BÉCANCOUR. Plus de 500 travailleurs étaient massés devant la Tour Télébec, vendredi après-midi, où est situé le bureau de comté du député Donald Martel pour manifester dans le cadre du premier anniversaire du conflit qui perdure à l’Aluminerie de Bécancour.
Après que des leaders syndicaux aient réchauffés l’atmosphère chaleureux, malgré le froid glacial qui régnait, le député de Nicolet-Bécancour a été invité à prendre la parole. Il a d’ailleurs été le seul politicien qui s’est adressé aux travailleurs, alors que le Syndicat avait invité tous ceux de la région.
«Parmi vous autres, j’ai des amis très près, de la famille, des connaissances. Je sais que c’est difficile, a-t-il commenté. Je sais que vous êtes de bonnes personnes et de bons travailleurs. J’entends des gens qui vous emploient actuellement et ils sont surpris. Ils disent que les travailleurs de l’ABI sont vigoureux, ponctuels et travaillants.»
Le député a ensuite lu un message qu’il avait préparé qui s’adressait aux deux parties pour que le conflit de travail se règle dans les meilleurs délais. Il a demandé aux dirigeants de clarifier ses attentes et de démontrer un désir sincère et réel de négocier et de rechercher des solutions acceptables à la fois pour l’entreprise, mais aussi pour ses travailleurs.
Il s’est aussi adressé aux leaders syndicaux, en leur demandant de redoubler d’efforts, d’y aller avec le maximum d’énergie et d’ouverture et de faire leur part afin d’éviter que ce conflit se prolonge encore et encore.
Il n’a toutefois pas bronché quand un travailleur lui a lancé de s’attaquer aux tarifs d’électricités, comme le réclame le Syndicat des Métallos depuis plusieurs mois. Des pertes qui sont d’ailleurs évaluées à près de 220 millions de revenu pour Hydro-Québec depuis le début du lockout.
Ce qui a pour effet de déséquilibrer les rapports de force, dénonce le Syndicat qui juge qu’«ABI abuse des travailleurs avec le silence complice de Québec», alors que la CAQ a déjà fait savoir qu’elle ne souhaite pas intervenir à ce chapitre.
« Si ABI était obligée de payer le bloc d’électricité qui lui est réservé, elle aurait probablement adopté une autre attitude. Le gouvernement doit revoir ces contrats inéquitables qui permettent à ces compagnies de prendre en otage les travailleurs tout en refilant la facture aux contribuables », a souligné le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau.