ABI: le ministre Boulet privilégie la méthode douce
BÉCANCOUR. Comme il l’avait promis avant le temps des Fêtes, le ministre du Travail Jean Boulet est revenu avec une proposition pour tenter de rapprocher les deux parties dans le conflit qui perdure depuis un an à l’Aluminerie de Bécancour.
Plutôt que d’y aller avec une solution marteau, le ministre a décidé d’y aller avec la méthode douce pour tenter de relancer les négociations. Il a ainsi mis fin au conseil de médiation spécial et créé un groupe de travail en mettant à la disposition des parties des professionnels de son ministère.
Ainsi, trois personnes qui ont une expertise en économie, en sociologie, en relations de travail, en finance et en droit. «Une gamme variée de services au sein de mon ministère est mise à leur disposition», souligne-t-il.
«La balle est dans leur camp. Je veux qu’il nous montre leur volonté de négocier.»
-Jean Boulet
Le ministre souhaite que les parties puissent avoir accès la toute la gamme de services qui puissent être utilisés, non seulement pour rapprocher les parties, mais également après le conflit, pour encadrer le retour au travail ou pour s’assurer que tout se déroule rondement par la suite. Les parties pourraient ainsi avoir recours à un diagnostic organisationnel ou bénéficier de séminaires en matière de négociation raisonnée, plaide le ministre.
Le ministre a opté pour cette stratégie plutôt que d’y aller avec une solution qui a plus de mordant, tel que l’hypothèse de règlement qu’il avait lui-même lancé lors de la reprise des négociations.
Il a toutefois reculé devant un tel scénario, qu’il juge prématuré à ce moment-ci, après avoir rencontré le conseil de médiation, lundi dernier. Ceux-ci lui ont confirmé qu’il n’y avait pas d’entente possible actuellement et qu’il n’y avait pas eu d’avancées dans les négociations. «Quand ça va bouger peut-être qu’on envisagera dans d’aller en ce sens-là», a-t-il tout de même admis, en entrevue au Courrier Sud.
Il a ainsi fixé cinq objectifs sur lesquels les deux parties devront travailler. C’est-à-dire la flexibilité, la productivité, la stabilité des emplois, le climat de relation de travail et la pérennité de l’usine. «On veut mettre le focus sur les objectifs des deux parties plutôt que sur les positions. Parce qu’elles sont encore très ancrées. De cette façon, ça va nous permettre de voir les intentions que ça exprime», estime le ministre du Travail.
Jean Boulet croit que cette façon de faire permettra de mieux faire avancer les négociations. «C’est un nouveau point d’ancrage qui sera dédié à atteindre des objectifs. Une nouvelle condition que nous mettons. C’est une nouvelle étape pour en venir à une entente négociée. Ce que nous avons toujours souhaité».
Le ministre n’entend d’ailleurs pas mettre de pression sur les parties pour un éventuel arbitrage ou une quelconque pénalité pour faire avancer le dossier. Il ne fixe pas n’ont plus de balise ou d’échéancier.
«Ce que je fais, c’est de leur donner de l’air. La balle est dans leur camp, souligne le ministre. Je veux qu’il nous montre leur volonté de négocier. Elle est là, selon ce qu’ils nous disent, mais il ne faut pas juste le dire. Il faut qu’il y ait des actions et du concret.»