Un «mépris» pour le processus de négociation, clame le syndicat
BÉCANCOUR. La décision d’Alcoa de fermer la moitié des cuves restantes à son aluminerie de Bécancour, d’ici vendredi, témoigne d’un flagrant mépris pour le processus de négociation initié par le ministre du Travail, estime le syndicat des Métallos.
Le président du syndicat de la section locale 9700 représentant les 1030 lockoutés d’ABI, Clément Masse, fait valoir que l’arrêt d’une partie des cuves augmentera les coûts et le temps nécessaire à un redémarrage.
Une décision prise à deux jours de la date butoir qui a fait bondir le président du syndicat. «C’est un manque flagrant de respect pour le processus de négociation, à deux jours de l’échéance fixée par Québec. La direction d’Alcoa vient rire au nez du gouvernement et du processus de négociation qu’il a initié. La mauvaise foi de la partie patronale devient de plus en plus évidente », dénonce-t-il.
«La compagnie n’a eu ne cesse d’augmenter ses demandes à la table de négociation depuis le début du lockout le 11 janvier dernier, offrant beaucoup moins que l’offre refusée par les membres métallos en janvier dernier, continue-t-il. Alcoa veut faire payer son propre lockout aux travailleurs et à l’ensemble de la région. Alcoa vient creuser encore plus le fossé».
Les Métallos rappellent qu’en plus de faire subir son lockout aux travailleurs, Alcoa et Rio Tinto font payer cher Hydro-Québec, le gouvernement et l’ensemble des Québécois pour son conflit.
En effet, Hydro-Québec a été privée de revenus de plus de 200 millions depuis le début du conflit le 11 janvier dernier, puisque la compagnie invoque un Act of God ou une « force majeure » pour ne pas payer l’électricité qui lui est réservée.
« En fermant ainsi la moitié de la dernière série de cuves, ABI accroît les pertes de revenus pour le gouvernement du Québec. Lorsque viendra le temps de déterminer les tarifs d’électricité pour l’avenir, c’est tous les Québécois qui en paient le prix. La multinationale se moque des Québécois », ajoute Clément Masse.