La main-d’œuvre immigrante en demande dans les entreprises de la Rive-Sud
EMPLOI. Les entreprises de la Rive-Sud pourront bénéficier du programme Un emploi en sol québécois, qui met en lien des personnes immigrantes en recherche d’emploi de Montréal avec des employeurs de différentes régions du Québec.
Le tout est piloté par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), en collaboration avec son réseau de chambre de commerce. La Chambre de commerce et d’industrie du Cœur-du-Québec (CCICQ), qui a fait partie du projet pilote, s’est portée volontaire pour continuer la démarche.
Devant les conclusions positives de la première phase, le gouvernement du Québec a confirmé un montant de 3 millions $ pour les trois prochaines années. Ceci permettra à huit régions du Québec, dont les MRC de Bécancour et de Nicolet-Yamaska, d’en profiter.
Il faut dire que l’an dernier, le projet-pilote a permis de recenser 438 personnes immigrantes intéressées, dont 205 à qui l’on a proposé 4 125 emplois dans cinq régions où le taux de chômage est très bas, donc en pénurie de main-d’oeuvre.
Chaque participant pouvant rencontrer plus d’un employeur, 889 entrevues ont été générées et ont mené à 77 offres d’emploi. Au terme de la phase pilote, 34 personnes avaient accepté un emploi dans une des cinq régions et s’y sont installées avec leur famille.
Pour le moment, la CCICQ sonde les besoins sur le terrain auprès de ses membres pour connaître les besoins en termes de main-d’œuvre. On n’a pas établi d’objectifs en terme de travailleurs à aller chercher, seulement de rejoindre le plus d’entreprises possibles. En février ou en mars, la CCICQ prévoit avoir une meilleure idée des besoins.
Le lien se fait avec la Fédération, à Montréal, où il y a un premier filtrage qui se fait pour aller chercher de la main-d’œuvre qui corresponde aux besoins de nos entreprises. «Quand il y a un intérêt, on prend les gens, en autobus. On les amène ici. Il y a une rencontre qui est faite avec les entreprises, mais aussi avec les intervenants touristiques (et autres) et avec les élus pour qu’ils puissent voir ce qu’est la région, raconte le directeur général, Charles Guillemette. C’est un peu une petite séduction que l’on fait.»
Il faut dire que le projet arrive à point pour maintenir la performance et poursuivre la croissance des entreprises, alors qu’on observe un ralentissement dans certains secteurs en raison de la pénurie de main-d’œuvre. «Ce n’est plus juste qu’on freine le développement, souligne le directeur général de la CCICQ, Charles Guillemette. Il y en a qui coupent des heures d’ouverture ou qui coupent une chaîne de production. J’en ai un qui voulait faire l’achat d’une autre entreprise, mais qui ne peut pas parce qu’il a de la misère à fournir ses entreprises actuelles.»
«Quand on sait que 80 % des personnes immigrantes s’installent à Montréal alors que 55% des emplois disponibles au Québec sont à l’extérieur de la métropole, on constate qu’il y a là un intérêt pour tout le monde à créer un accès direct entre cette main-d’oeuvre qualifiée et des employeurs qui cherchent à embaucher», souligne la présidente de la CCICQ, Sonia Caron.