Lettre ouverte aux candidats et candidates aux élections provinciales
LETTRE OUVERTE. La campagne électorale bat son plein, plusieurs enjeux et propositions sont mis de l’avant par les partis politiques qui cherchent à se faire élire. À l’instar de nombreux Québécois et Québécoises et d’autres organisations civiles, certains sujets d’intérêt national préoccupent la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec (SSJBCQ) et les partenaires signataires de cette lettre. Ainsi, nous souhaitons connaître les intentions des aspirants au pouvoir en lien avec les sujets suivants.
Langue, immigration et culture nationale
L’élection 2018 met au cœur des débats les questions de l’immigration et de la francisation. Ces questions, traitées lors des récents débats des chefs, dépassent largement le territoire montréalais, de même que les notions de nombre et d’accueil d’immigrants en sol québécois. Les régions sont aussi grandement concernées. Aborder ces thèmes, c’est toucher au cœur même de la nation québécoise, de son identité, de sa langue, de sa culture et de sa rémanence.
Nous jugeons essentiel de tenir des débats sains et sereins sur ces enjeux cruciaux, notamment sur le dossier linguistique alors même que la vérificatrice générale du Québec rapportait, en novembre dernier, que la francisation des immigrants était un véritable échec. Les programmes, les services et le financement pour la francisation seront-ils revus? Qu’en est-il aussi de la place du français dans l’espace public? Est-ce qu’à l’image des actions du Ministère des Transports du Québec, le français sera dorénavant remplacé par des pictogrammes ? Quant à la bilinguisation galopante à Montréal, par quelles mesures sera-t-elle encadrée? Au nom d’un certain progrès, tolérerons-nous de plus en plus l’affichage et la langue de travail dans une langue autre que notre langue nationale?
Enseignement de l’histoire
Les Sociétés Saint-Jean-Baptiste et les Sociétés nationales du Québec, à l’instar du Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ), ont entre autres comme mission de transmettre, de protéger et de promouvoir l’histoire du Québec. Or, il appert que dans le système scolaire actuel, l’enseignement de l’histoire est le parent pauvre, et que celle du Québec n’y est qu’une parenthèse. Mais l’histoire, tout comme le français, se transmet aussi à l’extérieur des salles de classe : musées, spectacles, manifestations culturelles, essais et romans, Sociétés d’histoire et de généalogie, commémorations nationales… Il s’agit d’autant de lieux d’apprentissage. Que projettent les candidats actuels à ces sujets?
Fierté nationale
Les signataires de cette lettre ont le souci constant d’alimenter le sentiment de fierté et d’identité du peuple québécois, ce qui n’est pas ressenti comme une priorité pour le gouvernement, ni pour les candidats et candidates actuels. Cette fierté passe notamment par la préservation des entreprises québécoises et de leurs sièges sociaux, mais aussi par un vecteur important de la langue, de la culture et de l’histoire, soit notre Fête nationale. Ce moment privilégié où les Québécois de toutes origines se retrouvent pour partager ce qui les unit et pour célébrer leur fierté de faire partie de ce peuple unique en Amérique, mérite une plus grande attention. Malheureusement, le financement provincial de la Fête nationale n’est pas à la hauteur, pire encore, le gouvernement fédéral se mêle d’octroyer directement des subventions pour les célébrations de « La Saint-Jean », alors que le Québec devrait gérer lui-même ce budget. Nous croyons que la Fête nationale est un liant social puissant, un moyen d’intégration fort, et un moment privilégié pour présenter ce que la culture québécoise a de mieux à offrir. Qu’ont à dire les candidats et candidates à ces sujets?
Tous ces enjeux sont au cœur de nos organisations civiles, et en cette période électorale, nos questionnements méritent de trouver réponse, permettant d’éclairer nos choix en vue du scrutin du 1er octobre.
Pour ce faire, nous demandons à tous les partis d’expliquer leurs intentions à ces sujets, et surtout, nous encourageons les citoyens et les citoyennes à poser des questions et à exiger des réponses concrètes.
Les signataires
Jocelyn Gagné, président et Gisèle Denoncourt directrice – Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec
Sandra Dessureault, présidente et Guy Rousseau, directeur – Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie
Etienne-Alexis Boucher – Président de la Société nationale de l’Estrie et président du MNQ