Les meilleurs moments du débat dans Nicolet-Bécancour
ANALYSE. Les candidats et les candidates dans Nicolet-Bécancour ont chacun et chacune marqué des points lors du débat radiophonique diffusé sur les ondes du 90.5FM en direct du Centre des arts populaires de Nicolet, dimanche soir.
Quelques petites pointes ici et là, des flammèches à l’occasion, quelques envolées oratoires, mais pas vraiment d’empoignes verbales. Un débat cordial, dans l’ensemble, où chacun a pu faire valoir ses lignes de parti et qui a donné lieu à quelques échanges intéressants.
Qui a gagné? Difficile à dire! Vous pouvez d’ailleurs regarder les discours d’ouverture captés en direct sur la page Facebook.com/LeCourrierSud ou au www.lecourriersud.com. Un lien est également disponible au www.via.fm pour réécouter le débat en entier.
Donald Martel
Le député Donald Martel a bien entendu été la cible de quelques critiques sur ses deux derniers mandats, mais il a su les essuyer avec brio. Celui qui en est à une quatrième campagne électorale (dont une avec le PQ) a su se servir de son expérience dans ce genre d’exercice.
Sur les gaz de schiste, il s’est engagé à ce qu’il n’y ait pas d’exploration dans la Vallée du Saint-Laurent. Il a également promis une intervention du premier ministre chez ABI, si la CAQ est portée au pouvoir, n’ayant pas été impressionné par le travail de la ministre Viens. Concernant le sous-financement des organismes communautaires, il s’est également engagé à rétablir l’équité avec les régions ayant un profil socio-économique comparable.
Le député sortant s’est également porté à l’attaque sur le bilan économique des libéraux et des péquistes. «On a le seul parc industriel qui appartient au gouvernement du Québec et il est équipé pour recevoir la grande entreprise. Depuis 15 ans de règne libéral, je calcule qu’on a perdu plus d’emplois qu’on en a créés. C’est anormal, a-t-il tranché. Le Parti Québécois a été là un an et demi et il a trouvé le moyen de fermer la centrale nucléaire.»
François Poisson
François Poisson, de Québec Solidaire, a possiblement été le plus agressif des quatre en parlant de son programme et en s’attaquant au bilan des autres partis. Comédien de carrière, il était sans doute celui qui avait le plus de verve et ça l’a souvent avantagé.
Il a bien entendu marqué de gros points sur l’environnement, alors que sa formation est la plus ambitieuse à ce chapitre, et lance un cri d’alarme devant la crise climatique qui nous attend. Il a aussi reçu quelques appuis au tour de la table au sujet de l’immigration, en soulignant la nécessité de reconnaître les diplômes des nouveaux arrivants pour qu’ils aient un travail à la hauteur de leurs compétences. Il a aussi soulevé l’important rattrapage à faire en termes de logements sociaux de qualité.
François Poisson a été très cinglant au sujet de la réforme Barrette. «C’est inexcusable. Ils nous ont mis à genoux et ils nous disent « Ramenez-nous au pouvoir et on va vous achever »», a-t-il indiqué, soulevant les nombreuses dépressions dans le milieu de la santé. Il a également été ramené à l’ordre par le modérateur après avoir dérogé du protocole pour s’adresser au public au sujet de l’acceptabilité sociale du gaz de schiste. «En voulez-vous de ça vous autres? Je ne pense pas, hein?»
Marie-Claude Durand
La candidate du Parti libéral du Québec, Marie-Claude Durand, a également bien su faire passer le message de son parti tout en répondant à quelques critiques vis-à-vis le bilan des libéraux. Elle est possiblement celle qui a eu le moins de temps de parole, mais elle a tout de même touché de bons points.
Elle a notamment su poser quelques bonnes questions, notamment sur le processus d’immigration que veut mettre de l’avant la CAQ et qui est critiqué par les autres partis. «Qu’est-ce qu’on fera si nos immigrants n’ont pas appris le français? On les retournera chez eux?», a-t-elle lancé.
La candidate libérale a également eu de bonnes réponses, notamment sur l’énergie éolienne. «Quand toutes les voitures seront électriques, le surplus d’électricité ne sera plus le même. Il faut être prêt et bâtir le parc éolien, a-t-elle soulevé, avant de plaider que les 2 milliards $ de pertes se traduiront par des bénéfices pour les prochaines générations.
Elle a également fait appel aux sentiments, en faisant parler son cœur d’éducatrice, pour dire qu’à toutes les étapes de l’éducation de l’enfant, le choix appartient aux parents et que ça doit le demeurer.
Lucie Allard
La candidate du Parti québécois, Lucie Allard, n’a pas non plus été en reste. Elle a fait preuve de rigueur et clairement expliqué ses engagements, mais elle a également sorti quelques bonnes répliques pour s’en prendre au député sortant.
Elle est passée à l’attaque dès le départ en questionnant le député sur son implication dans le conflit à l’ABI. «Qu’avez-vous fait pour soutenir les travailleurs, à part des téléphones? Je pense que comme député, vous aviez un pouvoir d’influence», a-t-elle lancé. La candidate a également confronté Donald Martel sur son implication dans le communautaire. «Le son de cloche que j’ai eu des organismes communautaires, c’est qu’ils ont peu vu et obtenu peu de soutien de leur député au cours des quatre dernières années», a-t-elle souligné.
Elle a su également défendre la fermeture de la centrale avec une réponse bien sentie. «On a été jugé là-dessus, mais dans 25, 50 et 100 ans, nos arrière-petits-enfants poseront un regard différent sur cette décision», a-t-elle lancé.
Elle s’est également engagée à créer un CISSS pour le Centre-du-Québec qui respecte les corridors de services, afin que les décisions soient prises chez nous et ainsi éviter la perte de services de proximité comme ç’a été le cas au centre Christ-Roi de Nicolet.
Les quatre candidat(e)s se sont ont également entendus sur l’importance de défendre la gestion de l’offre, en plus de souligner l’importance de travailler ensemble pour faire avancer les dossiers. Ils ont notamment rappelé leur sortie commune pour soutenir d’une même voix les lockoutés de l’ABI.
Invités à faire le bilan de la campagne, les dernière minutes ont été plus légères et ç’a été l’occasion de raconter quelques anecdotes à propos de la campagne électorale – dont un accident de boîte à savon – alors que les candidat(e)s ont eu l’occasion de se croiser à plusieurs événements au cours des derniers mois.