«Il faut continuer de se battre»
SOLIDARITÉ. Le président de la FTQ, Daniel Boyer, était de passage à Bécancour, vendredi avant-midi, pour signifier son appui aux 1030 employés d’ABI qui sont en lock-out depuis bientôt quatre mois.
«C’est un des plus longs conflits au Québec. Ça peut durer longtemps, croit-il. Ce que je vois ici ce sont des travailleurs et des travailleuses qui sont déterminés. Ils se sont fait jeter à la rue. Ils vont continuer. Ils ne se mettront pas à genoux pour rentrer au travail.»
Daniel Boyer doit d’ailleurs lancer un appel aux syndiqués affiliés à la FTQ au prochain conseil général dans trois semaines. «On va donner un grand coup de barre pour qu’ils les appuient moralement, mais aussi financièrement, a-t-il assuré. Quand on s’attaque à la reconnaissance d’ancienneté on s’attaque aussi à la reconnaissance syndicale. C’est pour ça qu’il faut continuer à se battre.»
Celui-ci a par ailleurs salué la nomination de Lucien Bouchard par la ministre du Travail. «Je pense que c’est une bonne chose. Toute initiative dans le but de ramener l’employeur à la table de négociation, on va toujours saluer ça positivement, souligne le président de la FTQ. On ne règlera pas ce conflit si on ne s’assoit pas et on ne se parle pas.»
Au moment d’écrire ces lignes, le médiateur spécial nommé en début de semaine n’était toutefois pas entré en contact avec le syndicat pour entreprendre le processus. «Peut-être que Me Bouchard n’était pas disponible et possiblement qu’il devait rencontrer le médiateur au dossier avant de commencer», a commenté le président de la section locale 9700 des Métallos, Clément Masse, qui s’attendait d’avoir des nouvelles sous peu.
Des lettres envoyées aux actionnaires
Par ailleurs, les Métallos ont l’intention de se rendre à Pittsburgh, le 9 mai, pour participer à l’Assemblée des actionnaires. Ils ont d’ailleurs acheminé 150 lettres aux différents actionnaires d’Alcoa pour qu’ils posent des questions à la compagnie.
«On dénonce le conflit et on explique comment l’employeur a quitté la table au lieu de finir la négociation. On fait valoir que c’est une mauvaise décision financière qui fait perdre de l’argent aux travailleurs, à la communauté, mais aussi aux actionnaires, indique le président québécois des Métallos, Clément Masse.
«On leur dit aussi que nous étions prêts à faire des concessions sur les régimes de retraite. Nous avions de l’ouverture là-dessus. C’était d’ailleurs une demande des actionnaires que de sortir ça du passif des états financiers», rappelle-t-il.