ABI: le milieu municipal interpelle la ministre du Travail
POLITIQUE. À l’approche du 100e jour de lock-out à l’Aluminerie de Bécancour, les élus municipaux de la région ont sorti de leur droit de réserve et interpellé la ministre Dominique Vien.
Dans une missive signée par le maire de Bécancour Jean-Guy Dubois, la mairesse de Nicolet, Geneviève Dubois, le préfet de la MRC de Bécancour, Mario Lyonnais et le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, on exhorte la ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale à rapprocher les parties.
«On souhaite qu’elle tente un ultime, urgent et sérieux effort de médiation afin de comprendre et mesurer les écarts qui séparent les parties. Pour qu’elle mette en place les mécanismes de dialogue nécessaires pour arriver à une solution intelligente et partagée», a fait valoir le maire de Bécancour.
Pour lui, le pire ennemi dans ce conflit est le temps qui passe. Il craint que la compétition mondiale s’organise et qu’on «apprenne à se passer d’ABI» dans l’industrie de l’aluminium. Il espère également que tout le monde parle le même langage. «C’est-à-dire la pérennité de l’entreprise pour qu’on fasse de l’aluminium à Bécancour pour encore 25 ans», poursuit Jean-Guy Dubois.
Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, croit de son côté que le conflit est arrivé à un «point de rupture» quand la partie patronale a retiré son offre finale. C’est pourquoi il croit que la ministre Vien doit intervenir.
«C’est la seule qui peut avoir un pouvoir pour les faire revenir à la table. On ne peut pas imposer une entente, mais elle a le pouvoir d’influencer les parties, croit le maire Lévesque. Une fois qu’on connaît les problématiques, on peut faire un constat de la situation. Une fois qu’on est d’accord, il faut voir qu’elle est la solution».
La mairesse de Nicolet et préfète de la MRC de Nicolet-Yamaska, Geneviève Dubois, était également sur place pour demander à Québec d’assoir à nouveau les parties pour rétablir le dialogue. «Le gouvernement clame haut et fort chaque fois que c’est possible que l’économie est au cœur de ses actions. Voilà une opportunité de démontrer que le développement économique de notre région le préoccupe», a-t-elle lancé.
Le préfet de la MRC de Bécancour et maire de Sainte-Françoise, Mario Lyonnais, a pour sa part interpellé la partie patronale de revenir à la table de négociation. Il a fait valoir que le conflit a des répercussions sur les entreprises, mais également sur les familles. «Jamais on ne voudrait qu’il arrive un drame humain», a-t-il soulevé.