La clause de «force majeure» d’ABI débattue à l’Assemblée nationale
POLITIQUE. Le lock-out à l’Aluminerie de Bécancour a de nouveau eu des échos à l’Assemblée nationale, mardi. Les parlementaires ont débattu de la clause de «force majeure» dont se sert l’entreprise pour ne pas payer le bloc d’énergie qui lui est réservé.
Depuis le début du lock-out, ce serait près de 605 000$ en manque à gagner dans les coffres d’Hydro-Québec selon un analyste indépendant qui a calculé les pertes à plus de 40M$ depuis le début du conflit, en fonction du prix de l’aluminium.
Le porte-parole de l’opposition officielle, Guy Leclair a questionné la ministre du Travail à ce sujet, mais celle-ci s’est bornée a rappelé qu’il s’agit d’un conflit de travail privé. «Notre souhait est clair. C’est de faire en sorte de mettre en place des conditions favorables pour s’asseoir et négocier», a déclaré Dominique Vien, rappelant la vingtaine de rencontres de conciliation qui a été tenue. Elle ajoute que la rencontre qu’elle a tenue entre les deux parties s’est soldée par une reprise des «discussions».
En point de presse devant l’usine, plutôt dans la journée, le président du syndicat, Clément Masse, disait pour sa part espérer que le gouvernement mette de la pression sur l’employeur. Rappelant du même souffle que la direction n’est pas revenue à la table avec un mandat de négocier, le 8 mars dernier.
«Il a manipulé le médiateur et n’a pas été honnête avec la ministre Vien. Il s’est présenté sans aucune intention de négocier. D’ailleurs, son communiqué de presse était prêt avant même qu’on se rencontre», a-t-il rappelé.
Il estime que le gouvernement a une responsabilité dans ce conflit, puisqu’il a lui-même négocié ces clauses. Ce qui, dit-il, a pour effet de diminuer le pouvoir de négociation, puisque l’employeur continue de profiter des tarifs avantageux, et ce, sans pénalité. Un argument qu’a repris le député du Parti Québécois en Chambre pour questionner la ministre.
Le député de Québec Solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, qui avait déjà appuyé les travailleurs plutôt dans le conflit, a pour sa part déposé une motion, pour que le gouvernement se mêle du conflit. Celle-ci stipule que «l’Assemblée nationale demande à Hydro-Québec de ne pas reconnaître le lock-out comme cas de force majeure car son utilisation est à la discrétion de l’employeur». Ce à quoi les libéraux n’ont toutefois pas adhéré.
De son côté, le député la CAQ dans Nicolet-Bécancour, Donald Martel, soulignait continué son travail en coulisses. Il a dit avoir bon espoir qu’ABI dépose une nouvelle offre d’ici quelques semaines à ses travailleurs.