Le centre-ville de Nicolet dans un creux de vague

ANALYSE. Nicolet connaît présentement l’envers de la médaille de toute l’effervescence commerciale que l’on a connue au cours des dernières années sur le boulevard Louis-Fréchette.

Plusieurs chantiers d’importance se sont en effet succédé sur cette artère principale, où se sont déplacés plusieurs commerces pour profiter de la densité du trafic. Pendant ce temps, le taux d’inoccupation des locaux commerciaux atteint des sommets au centre-ville, alors qu’on en compte une dizaine qui sont «à louer».

À la Place 21-Mars, c’est pratiquement tout un côté qui est désormais vide avec le départ de la Banque Laurentienne et du Familiprix. En face, le restaurant Viva Italia est fermé et des locaux sont disponibles où se trouvait le bureau de comté de Jean-Martin Aussant. Un autre près du Mam Glacé n’est toujours pas comblé.

Qu’on pense à l’ancien commerce de Cuisine Campagnarde (Popotte et Patisserie), le Havana Bar qui a été ouvert seulement quelques semaines, un local à louer près de Torsade Coiffure et un autre en face du bureau de poste, la situation n’est pas rose sur une partie de la rue Notre-Dame.

Un peu plus loin, sur la rue Léon-XIII, on note un vaste local qui a été transformé en espaces d’entreposage, près de l’Hôtel de Ville, où se trouvait jadis l’ancien Nicolet Sports.

C’est sans compter les locaux commerciaux qui ont été démolis, dont Meuble Accent, Le Château, l’ancienne Brasserie, ou Nico Pizza, ou encore reconvertis pour servir à d’autres fins, comme la quincaillerie Rousseau, Lanciault Métal, le dépanneur de la rue Plessis, et plusieurs autres!

Si on élargit un peu le périmètre, on compte également des locaux vides au-dessus du nouveau Familiprix, mais également dans une partie du défunt Vidéochoix, au Toit Bleu, ainsi que Mr Dépanneur, en face du Collège Notre-Dame-de-l’Assomption.

Bref, le centre-ville a déjà connu des jours meilleurs. Malgré les efforts de revitalisation qui ont permis d’y attirer une vingtaine de commerces depuis le début du processus, en 2003, il reste encore du travail à faire.

Par contre, même si on peut constater un creux de vague au centre-ville, ce serait faux d’affirmer qu’il se meure. On compte en effet une trentaine de commerces ou de places d’affaires auxquelles s’ajoute une quinzaine en périphérie.

Des projets à venir pour une relance

La situation que vit actuellement le centre-ville n’est d’ailleurs pas prise à la légère, autant du côté de la Ville que chez les commerçants.

Un processus de relance doit d’ailleurs s’enclencher. «C’est encore très préliminaire, mais la philosophie que nous aurons, c’est de ramener des gens au centre-ville», affirme la mairesse Geneviève Dubois qui entend en faire l’une des priorités du prochain mandat.

Parmi les moyens pour y arriver, la Ville souhaite travailler en partenariat avec des promoteurs pour un projet d’habitation sur le Terrain Cloutier, en face de l’hôtel de Ville. D’autant plus que l’administration Dubois a racheté pour 750 000$, le printemps dernier

Il y aura également le cas du Centre financier aux entreprises (CFE) de Desjardins que la Ville suit de près. «Ils ont dit qu’ils souhaitent que le bâtiment ne reste pas vide, souligne la mairesse. On espère qu’il sera récupéré pour faire autre chose.»

Par ailleurs, la mairesse a rencontré les représentants d’une dizaine de commerçants du centre-ville, la semaine dernière, où ils ont soumis une série de propositions et de demandes pour la relance du centre-ville.

On note du support pour trouver un promoteur et/ou un commerce majeur qui voudra s’y implanter, la création d’un attrait majeur pour amener un flot de circulation le jour et le soir par la création d’un Festival de la Police ou d’un spectacle d’eau, par exemple, ainsi qu’un support pour les commerçants qui créent des événements et des activités.

Les commerçants réclament aussi du soutien financier en réévaluant la valeur réelle marchande des immeubles avec un crédit de taxe avec option de rénover, ou encore une subvention pour le démarrage d’entreprises.

On souhaite aussi améliorer la propreté et l’image du centre-ville, par l’installation de cendrier et la mise en place d’un décor selon les saisons et l’amélioration de certains lieux.

De leur côté, les commerçants s’engagent à faire davantage de la publicité, des partenariats pour des activités et des promotions, en plus d’élaborer une carte de rabais dans les commerces pour les employés.