Une saveur d’ici au lancement des festivités du 375e de Montréal
HONNEUR. Le 17 mai dernier, Lysanne O’Bomsawin, propriétaire de Traiteur Québénakis, était à Montréal, dans le cadre du lancement des festivités du 375e anniversaire de la ville.
Pour l’occasion, elle y a présenté des bouchées à saveur autochtone, sa spécialité. «L’organisation ne voulait pas se tromper, donc j’ai voulu y aller avec quelque chose de populaire, des valeurs sûres. J’ai donc proposé un carpaccio de wapiti au poivre de dune et sa salsa de fraises et cerises de terre», mentionne la chef d’origine abénakise.
Lors de cette soirée, où on a entre autres procédé à l’illumination du pont Jacques-Cartier, plusieurs dignitaires ont circulé au kiosque de Traiteur Québénakis. Ce fut le cas notamment de Denis Coderre, Pauline Marois, Justin Trudeau, Mélanie Joly, Martin Coiteux, Gregory Charles, Elisapie Isaac, etc.
Lysanne O’Bomsawin ignorait cependant que tout le gratin montréalais allait être sur place. Celle qui est habituée d’avoir des contrats dans la métropole savait qu’il s’agissait d’une soirée importante pour souligner l’ouverture et le lancement des festivités du 375e, mais n’était pas au courant qu’autant de dignitaires allaient être présents. «Pour moi, c’était un contrat comme un autre. Par contre, avoir su, j’aurais peut-être offert de nouvelles bouchées ou proposé quelques variétés», admet-elle.
Mais malgré tout, elle assure que l’événement s’est très bien déroulé pour elle. «Sur place, on était seulement deux chefs. Moi, qui offrais une saveur autochtone et une autre, qui proposait de la nourriture africaine. Ça venait démontrer l’ouverture et le multiculturalisme de Montréal.»
La chef, originaire d’Odanak, mentionne que les quelque 700 convives étaient enchantés et honorés de goûter à ses bouchées. «Les gens étaient agréablement satisfaits, je dirais, indique-t-elle. J’avais même un petit Fan Club!»
Une habituée de la scène montréalaise
Bien qu’elle soit native de la région et qu’elle demeure maintenant à Gentilly, la majorité des contrats et des clients de Lysanne O’Bomsawin se trouvent à Montréal. «Comme ce que j’offre est plutôt ciblé, soit la cuisine du terroir autochtone, je m’inscris dans un registre plus «culturel». À Montréal, j’ai généralement des contrats corporatifs comme des gens d’affaires, la Ville de Montréal, des écoles, etc.», soutient la chef qui possède son entreprise depuis 2011.
Étant donné qu’elle a déjà habité la métropole et qu’elle y a obtenu plusieurs contrats dans les dernières années, elle avoue savoir que son nom circule dans le milieu. «Lors de certains contrats, des gens me découvrent, goûtent à mes produits et veulent ensuite utiliser mes services. La plupart des gens m’engagent par référence, souligne Mme O’Bomsawin. Personnellement, je n’applique pas sur des concours; c’est beaucoup le bouche à oreille qui me fait connaître.»
Elle est aussi passée à quelques émissions culinaires (Des kiwis et des hommes, Par-dessus le marché, Ma caravane au Canada, etc.), ce qui lui a donné une crédibilité. Suite à cela, elle estime être devenue «la référence en la matière», ce qui l’a poussé à démarrer son entreprise.
Par ailleurs, Lysanne O’Bomsawin affirme que «le monde de la région ne me connaît pas beaucoup. J’ai eu quelques contrats, mais je fais davantage ma place à Montréal.»
Il faut dire qu’au Québec, on ne compte que trois chefs qui se spécialisent dans la cuisine autochtone, les deux autres étant à Québec et au Saguenay. Elle est donc l’une des seules à offrir ce service dans un large territoire.
Des répercussions?
Sa participation au 375e de Montréal pourrait avoir de belles retombées dans sa carrière. «C’est certain que maintenant, ils sont plus nombreux à savoir que j’existe!, lance-t-elle. Disons qu’avec tous les invités qu’il y a eu, une autre catégorie de personnes sait désormais ce que je fais. C’est clair que ça donne une bonne visibilité. L’avenir me dira ce que ça peut m’apporter.»
Celle qui a terminé sa formation en 2006 en Gestion de cuisine internationale a évoqué que sa participation à d’autres événements liés au 375e de Montréal est déjà confirmée. Elle sera notamment présente le 21 juin, lors de la Journée nationale des Autochtones.
À propos de la cuisine autochtone
Généreuse par nature, inventive par culture, la cuisine des Autochtones se démarque d’abord par sa franchise, quelle que soit la communauté qui vous invite à sa table. Sa matière première? La nature, bien sûr, et les ressources qu’elle veut bien donner, au fil des saisons, à ces peuples dont le mode de vie a été façonné en prise directe avec l’environnement. Rien d’étonnant, donc, à ce que le gibier, le poisson, les plantes sauvages, épices boréales, baies et autres champignons figurent en bonne place à la carte des mets signés Premières Nations. La cuisine autochtone, c’est le goût des grands espaces, le savoir-faire en plus!
Issue de la cueillette, de la chasse et de la pêche, la cuisine autochtone donne envie de courir dans les bois. Profitant d’un garde-manger 100% naturel, les Premières Nations concoctent de génération en génération une cuisine aux riches parfums de terroir et de grands espaces. Qu’on soit Abénakis, Inuit, Innus, Hurons-Wendat ou autres, la recette est la même: on puise d’abord à la source. Aujourd’hui, entre les murs de leurs restaurants, dans la cuisine de plusieurs traiteurs ou dans les pages de livres de recettes fabuleusement illustrés, de renommés chefs autochtones usent d’un savoir-faire ancestral pour réaliser un voyage gastronomique aux accents bien de notre temps.
Source: Site web de Tourisme autochtone Québec