Un organisme voit le jour pour mieux répondre aux besoins

INTÉGRATION. Le projet-pilote de revitalisation et d’intégration en milieu agricole, appelé «ferme-école», en cours à Fortierville et Sainte-Françoise, vient de franchir une nouvelle étape. Un organisme à but non lucratif (OBNL) a effectivement été créé, dans le but d’élargir les possibilités d’emploi afin d’aider des personnes immigrantes voulant travailler dans d’autres secteurs à s’établir sur le territoire de la MRC de Bécancour.

En fait, la mission de l’OBNL «Projet d’accueil et d’intégration solidaire» est d’offrir un service d’accueil, d’intégration et d’accompagnement à l’emploi pour aider les personnes immigrantes à venir s’établir notamment sur le territoire de la MRC de Bécancour.

Rappelons d’abord que le projet-pilote de ferme-école visait l’intégration des familles immigrantes en leur offrant un emploi dans le secteur agricole, en raison du grand besoin de main-d’œuvre dans ce secteur.

«On avait commencé par développer le projet en agriculture, mais on s’est aperçu qu’on recevait des demandes qui arrivaient d’entreprises dans d’autres domaines. Pour l’instant, on se concentre seulement en agriculture parce qu’avec le financement qu’on a, on n’est pas en mesure de répondre à la demande dans ce secteur», fait valoir Céline Auger, consultante dans le projet et l’une des membres fondatrices de l’OBNL.

En se consultant, les chargées de projet et les municipalités concernées ont convenu que pour aller vers d’autres domaines, cela prendrait un financement supérieur à ce que le projet a présentement. «C’est principalement pour cette raison-là qu’on se crée un OBNL: pour avoir la structure pour se tourner, entre autres, vers le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, qui est le grand absent actuellement», soutient Mme Auger.

Elle explique qu’en se structurant, en ayant un OBNL, «on va être en mesure d’aller dans des programmes existants; ce qu’on n’est pas capable de faire présentement.»

«On souhaite aussi pouvoir créer un partenariat avec Emploi-Québec pour aider les personnes immigrantes à se trouver un emploi. Parce que les personnes immigrantes qu’on aide présentement, ce ne sont pas des personnes immigrantes qui habitent nécessairement le territoire. Il y en a, mais pour la plupart, ce sont des gens qui sont d’ailleurs (Québec, St-Jérôme ou Montréal), affirme Céline Auger. Ce sont des gens qui voulaient venir travailler chez nous, donc ils déménagent en ayant trouvé un emploi.»

«Nous, on les aide, on les recrute, on leur trouve un emploi, on organise une entrevue, etc. Ensuite, il y a tout l’accueil et l’intégration, qui sont la base d’une intégration réussie, poursuit-elle. Si on fait juste l’emploi, on se trompe. C’est pour ça que ça prend l’emploi, l’accueil et l’intégration…et ça prend un organisme qui a les trois volets.»

Une solution locale à un problème national

Les consultantes dans le projet ont fait plusieurs représentations et ont rencontré différents intervenants sur le terrain. «Ce qu’on constate, c’est que les gens voient qu’à petite échelle, dans nos communautés, on est en train de trouver une solution à un problème national. On a trouvé une réponse très «locale» qui répond à nos besoins et même si c’est petit pour le moment, on sait que c’est transférable d’une façon assez aisée dans n’importe quelle communauté ou n’importe où. Le modèle est applicable ailleurs», évoque Suzanne Laroche, deuxième chargée de projet et également membre fondatrice de l’OBNL.

Elle souligne que leur objectif est de s’assurer que la personne qui arrive au jour 1 soit bien placée et ne se perde pas en cours de route. «Les besoins de ces personnes-là changent avec le parcours, alors on s’assure qu’elles soient accompagnées, que ce soit pour les enfants, le ou la conjoint(e), la santé, etc. C’est cette concertation-là qui fait qu’on ne perd pas de vue de ces arrivants.»