Un projet de cœur et de passion
OISEAUX. Le Centre de réhabilitation aviaire Garneau n’engendre aucun profit. Les propriétaires tentent d’avoir accès à des subventions, mais ce n’est pas chose simple. Pour le moment, ils fonctionnent donc surtout grâce aux dons du public.
Pour subvenir à leurs besoins, ils n’ont d’autres choix que de travailler à l’extérieur. Andréanne Garneau travaille dans une clinique vétérinaire, tandis que son conjoint œuvre dans un autre domaine. «Ce que j’aime dans mon travail, c’est que ça me permet de rester dans ce domaine-là et le fait de travailler en clinique me garde à jour dans les nouvelles recherches. Aussi, lorsque j’ai un animal au Centre qui a besoin de radiographie, j’ai la possibilité d’en faire sur place, ce qui est un avantage», estime-t-elle.
Le couple admet que cela coûte cher d’entretenir et s’occuper des oiseaux. C’est pourquoi ce n’est pas possible pour eux de ne pas travailler ailleurs…pour l’instant. Par contre, éventuellement, ils aimeraient être capables d’être à temps plein à leur Centre de réhabilitation. «On aimerait vraiment ça! On ne souhaite pas nécessairement en faire une grosse entreprise, mais avoir suffisamment de revenus pour nous permettre de payer la maison et les frais reliés au refuge.»
Mme Garneau explique que des petits oisillons demandent énormément de temps et de soins. «Les petits bébés, c’est tellement de travail que c’est difficile et compliqué de travailler en même temps; il faut les nourrir aux demi-heures. D’être ici, à la maison, ce serait parfait et surtout, plus facile. Ça nous permettrait de s’en occuper.»
Les dons les aident, mais ensemble, ils mettent quand même beaucoup d’argent pour opérer le refuge. «Si on continue comme on est là, à ce rythme-là, dans 5 ans ce ne serait plus viable. C’est pourquoi il faut trouver des subventions.»
L’un des modèles du Centre de réhabilitation aviaire Garneau est Le Nichoir, à Hudson, qui est un OBNL pouvant accueillir une bonne quantité d’oiseaux. «Ce qui est intéressant, c’est qu’ils offrent des formations, reçoivent des gens dans une salle de classe. Ce serait un de nos buts, éventuellement, exprime Andréanne Garneau. On a de gros projets, mais on est patient. On sait que ça va finir par arriver.»
Sensibilisation et éducation
Andréanne Garneau et Thomas Muller souhaitent avant tout sensibiliser et apprendre aux gens à reconnaître un oiseau en difficulté versus un oiseau qui ne l’est pas. «Évidemment, on est là pour que les gens nous appellent et qu’on en discute, rassurent-ils. On ne veut pas que les gens jugent toujours la situation par eux-mêmes, on est là pour les guider là-dedans.»
Le couple aimerait développer le réflexe chez la population de leur apporter les oiseaux en difficulté qu’ils trouvent. D’ailleurs, le printemps est la saison des oisillons, et c’est à ce moment-là que le Centre risque de recevoir le plus d’appels. «Au printemps, avec l’arrivée de tous les oisillons, on fait souvent face à des kidnappings, c’est-à-dire que les oiseaux rapportés n’avaient pas besoin de soins dans la plupart des cas», souligne Mme Garneau.
«Nos oiseaux ici, en Amérique du Nord, vont quitter le nid avant d’être capables de voler. Donc, quelqu’un va trouver un bébé et constatera qu’il ne vole pas et qu’il est en dehors du nid. Plusieurs personnes au grand cœur veulent bien faire en nous l’apportant; c’est un réflexe normal. Par contre, ce n’est pas la bonne chose à faire. Dans ce cas-là, l’oisillon n’a pas besoin de soins et n’est pas en difficulté. Il est simplement en train d’explorer son environnement et c’est tout à fait normal.»
Elle mentionne également qu’un oiseau sauvage, tout comme un oiseau domestique, va toujours cacher ses symptômes. «Comme il est une proie, son but est que son mal ne paraisse pas. Donc quand on se rend compte qu’un oiseau est malade, ça veut dire que son état est possiblement plus avancé.»
Campagne de sociofinancement
À l’automne 2016, les propriétaires du Centre de réhabilitation aviaire Garneau ont mis sur pied une campagne de financement via la plateforme «Gofundme». Le but était de faire du refuge un endroit viable qui soit isolé pour l’hiver et pas trop chaud en été. Grâce aux dons amassés, l’isolation est maintenant pratiquement terminée, mais d’autres travaux doivent être complétés.