Le gouvernement accusé de violences envers les femmes

AUSTÉRITÉ. Le gouvernement libéral du Québec a comparu au Palais de justice de Trois-Rivières, mardi matin, dans un procès fictif présidé par les sept centres de femmes de la Mauricie et du Centre-du-Québec. L’accusé fait face à des accusations de violences économiques envers les femmes.

Les médias ont été assignés à comparaitre à ce point presse sous forme de procès dans le cadre de la semaine d’actions des centres de femmes contre l’austérité. Du 4 au 8 avril, les 94 centres du Québec se mobilisent afin de dénoncer les impacts de l’austérité sur les femmes.

Dans la cause opposant les femmes au gouvernement libéral du Québec, la poursuite reproche à ce dernier d’avoir appliqué des mesures austères depuis 2014 dans l’ensemble de la province. On fait notamment référence aux coupures, à la tarification et à la privatisation de nos services publics et sociaux, a énuméré l’Honorable juge «pas dupe», joué par Suzanne Labrie, coordonnatrice de la Maison des femmes des Bois-Francs. 

«Cela a engendré l’appauvrissement des femmes, la diminution de l’autonomie économique des femmes et renforcer l’inégalité des sexes», a dénoncé la représentante régionale des centres de femmes de la Mauricie et du Centre-du-Québec, Linda Provençal.

En effet, selon les résultats d’une enquête provinciale menée par L’R des centres de femmes du Québec -le plus grand réseau féministe d’action communautaire autonome-, 27% des femmes consultées vivent des impacts directs de la diminution des ressources dans les services destinés aux enfants.

C’est notamment le cas du premier témoin à s’être avancé à la barre, «Madame lésé de Bécancour». Maman monoparentale de trois enfants atteintes d’un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), elle a révélé que ce n’était pas toujours facile d’être maman dans un tel contexte économique.

«Je ne peux pas aller travailler en ce moment, car je dois m’occuper de mes enfants, admet-elle. Le gouvernement a coupé les services dans les écoles pour nos enfants. Comme plusieurs, je souhaite un jour pouvoir regagner le marché du travail.»

Recul de l’égalité au Québec

Toujours dans le rapport de l’R, on y apprend aussi que les mesures d’austérité nuisent à la satisfaction des besoins de base de 18% des femmes consultées. Alors que dans 47% des cas, les femmes disent être affectées de la diminution de l’accessibilité aux services publics, 2.5% diminuent le nombre d’enfants projetés ou remettent en question la possibilité d’en avoir. 

Rappelons que depuis l’entrée en vigueur de la loi 20 et le déremboursement de certaines activités de procréation assistée, certaines familles ont dû repousser ou abandonner leur projet parental.

«Ce rapport montre bien que les mesures d’austérité remettent en question le principe même de l’égalité de droits», a terminé Linda Provençale.