Jusqu’à six super-cliniques en Mauricie et au Centre-du-Québec
SANTÉ. Une cinquantaine de super-cliniques seront créées d’ici 2018 au Québec, dont six pourraient voir le jour dans la région, a annoncé lundi après-midi le ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Les patients qui patientent des heures à l’urgence pourront bientôt avoir accès à ces cliniques ouvertes 12 heures par jour, 7 jours sur 7.
Cette année, le gouvernement prévoit ouvrir 32 super-cliniques. Les établissements devront respecter de nombreuses exigences pour obtenir leur financement. Le ministère de la Santé s’engage ensuite à fournir entre six et douze infirmières par endroit.
En Mauricie et au Centre-du-Québec, six zones potentielles ont été ciblées pour implanter des super-cliniques :
– Trois à Trois-Rivières (centre-ville, secteur des Forges et secteur Cap-de-la-Madeleine)
– Shawinigan
– Drummondville
– Victoriaville
Désengorger les salles d’urgence
Le directeur des services professionnels au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), le Dr Christian Vinette, espère assister à l’ouverture d’une de ces super-cliniques dans la région «le plus tôt possible», soulignant que cela permettra de soulager les salles d’urgence.
«Il s’agit d’une excellente nouvelle pour le CIUSSS, car cela vise principalement à desservir la clientèle sans médecin de famille, dite orpheline. Ces derniers sont souvent redirigés vers les cliniques sans rendez-vous et les salles d’urgence, où ils peuvent attendre jusqu’à 12 h», a-t-il souligné.
Selon les données du Ministère de la Santé et des Services sociaux, 41 600 Trifluviens, soit 40 % de la population, sont «orphelins».
Une super-clinique à Cloutier-du-Rivage ?
Par ailleurs, la conversion de l’urgence du centre Cloutier-du-Rivage en super-clinique a beaucoup fait parler dans les derniers mois. C’est le Dr Pierre Martin de la Polyclinique du Cap à Trois-Rivières qui avait manifesté son intérêt pour le projet au départ.
Le député dans Champlain, Pierre-Michel Auger, se dit convaincu que l’établissement serait un bon choix en raison du bâtiment et des équipements déjà fonctionnels. «Il faudra une super-clinique pour desservir ce secteur, alors pourquoi pas Cloutier-du-Rivage?»
Toutefois, rien n’est encore coulé dans le béton. «On sait que pour que ça devienne une super-clinique, il doit y avoir un Groupe de médecine familiale réseau (GMFR), explique-t-il. Ça nous prend des médecins gestionnaires qui vont prendre en charge la structure. C’est ce qu’on n’a pas à Cloutier-du-Rivage pour l’instant, mais rien n’empêche qu’un ou des médecins viennent s’y installer.»
Selon le Dr Christian Vinette, deux groupes de médecins ont démontré de l’intérêt envers l’ouverture d’une super-clinique dans la région. «Le Dr Martin en fait partie, mais il est possible qu’après avoir étudié le cadre général et les critères du ministre Barrette, les conditions refroidissent l’ardeur de certains. Toutefois, l’intérêt est bien là», a-t-il précisé.
Une fois qu’un GMF dépose une demande, il doit prendre une entente avec le CIUSSS avant d’être autorisé par le ministère.
Les médecins devront s’adapter
Les super-cliniques agiront à titre «de filet de sécurité supplémentaire pour éviter que des cas non urgents se retrouvent aux urgences». Elles offriront plus d’activités que les GMF et devront respecter une série de critères pour faciliter l’accès aux soins de première ligne :
– Ouvrir 12 heures par jour, tous les jours, à raison de 84h par semaine.
– Offrir un minimum de 20 000 consultations par année, dont 80% auprès des patients qui n’ont pas de médecin de famille ou dont le médecin ne pratique pas à cet endroit.
– Offrir un service de consultation sans rendez-vous
– La prise de rendez-vous devra être possible chaque jour, jusqu’à trois heures avant la fermeture.
– Les patients devront avoir accès à des services de prélèvement, d’imagerie médicale et de consultation spécialisée.
Si elles répondent aux exigences, les super-cliniques recevront en échange plus de financement. «L’appui financier et le soutien professionnel seront proportionnels au nombre de consultations annuelles effectuées par les médecins d’une super-clinique pour des patients dont le lieu d’inscription n’est pas celle-ci», a confirmé le ministre Barrette.
Questionné à savoir si les médecins seront prêts à s’impliquer et à accepter de travailler des heures prolongées les soirs et les fins de semaine, le ministre Barrette a indiqué «qu’ils [les médecins] doivent s’adapter».
Le financement des super-cliniques
20 000 à 29 999 consultations = 82 867 $
30 000 à 39 999 consultations = 118 717 $
40 000 à 49 999 consultations = 157 917 $
50 000 à 59 999 consultations = 193 768 $
60 000 consultations et plus = 232 966 $
Avec la collaboration d’Audrey Leblanc