«L’économie sociale est florissante en Mauricie», Jean-Martin Aussant
ÉCONOMIE. L’ancien député dans Nicolet-Bécancour, Jean-Martin Aussant, était de passage au Grand déjeuner d’affaires à l’Hôtel Delta de Trois-Rivières, mercredi matin, non pas pour jaser de politique, mais plutôt pour faire taire certains préjugés défavorables à l’endroit de l’économie sociale.
Celui qui a fondé le parti Option Nationale occupe depuis juillet 2015 le poste de directeur général du Chantier de l’économie sociale, un organisme de réflexion et de concertation indépendant du gouvernement.
D’entrée de jeu, il a mentionné que le Québec était l’un des leaders mondiaux en termes d’économie sociale. Ces entreprises collectives rapportent ensemble plus de 40 milliards de dollars, dont des centaines de millions en Mauricie, ce qui représente presque 10 % de notre PIB.
«Dans la région, l’économie sociale y est particulièrement florissante. D’ailleurs, près de la moitié de ces entreprises ont plus de 20 ans. Contrairement à la croyante populaire, il est donc faux de croire qu’il s’agit d’une économie de seconde zone, loin derrière le privé», a révélé celui qui a baigné longtemps dans le monde du privé.
Il reste cependant encore beaucoup de travail à faire afin d’équilibrer l’économie lorsqu’on constate à quel point les disparités n’ont jamais été aussi grandes. «L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) l’avait prédit. Depuis l’an dernier, le fameux 1 % détient plus d’actifs que le 99 % de la population», a ajouté M. Aussant.
Ce dernier croit que pour devenir une société équilibrée, il faut avant toute chose éviter que les trois piliers -gouvernemental, privée et collectif- ne s’étouffent entre eux. S’il n’a pas voulu s’en prendre au secteur privé, il a toutefois constaté que celui-ci prend désormais trop de place.
«Ce n’est pas une menace, au contraire, souligne-t-il. S’il y a un juste équilibre entre le privé et le social et que l’État respecte sa mission sans tomber trop dans la privatisation, nous pourrons éviter un déséquilibre économique comme c’est le cas aujourd’hui.»
Le conférencier a tenu à rappeler que le Québec fait bonne figure à l’international. En effet, selon l’indice du mieux-vivre de l’OCDE, la province se situe deuxième au monde derrière le Danemark. «Nous pouvons en être fières», a terminé M. Aussant.
Il était de passage au sixième Grand déjeuner d’affaires de la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières, mercredi matin, dans le cadre de sa tournée provinciale sur le Chantier d’économie sociale. Son prochain arrêt aura lieu dans le Bas-Saint-Laurent, les 21 et 22 avril.