«Ô Nicolet qu’embellit la nature»?
LETTRE OUVERTE. En 1821, Pierre Laviolette écrivait d’une main guidée par l’admiration pour ne pas dire par l’émerveillement : «Ô Nicolet qu’embellit la nature; Qu’avec transport toujours je te revois; Sous le frimas comme sous sa verdure.»
Sans aucun doute que les nombreux lieux où se trouvaient des pins magnifiques, des paysagements soignés ont inspiré plus d’un écrivain et cela jusqu’à ce jour.
Venant de la rive Nord pour une première visite à Nicolet au mois de juin 1964, je remarquais alors la beauté du paysage de ce qui s’appelait à l’époque la route des 40. Je me souviens très bien d’avoir remarqué la très belle résidence de la famille Désilets et ses voisines reposant sous de magnifiques pins et de riches terrassements.
Mon passage dans « les 40 » m’était par la suite, et ce jusqu’à ce jour inspirant, apaisant même. Je me plaisais, tout en admirant ces lieux à turluter au volant de ma voiture : « O Nicolet qu’embellit la nature… tu plais autant que la première fois…! »
Ces dernières semaines du mois de mai 2015 me prouvent que la beauté n’est pas reconnue et aimée. La beauté et les démolisseurs se sont affrontés! Depuis quelques jours en circulant en ces lieux et spécialement depuis lundi matin du 25 mai 2015, j’ai l’impression de passer près d’un champ de bataille agressif où on a fait disparaître plus que de simples arbres, mais des témoins de la vie de familles nicolétaines et de passants en quête de beauté et de paix.
Devant la disparition des pins géants abattus et d’autres profondément blessés, à la suite de la disparition de deux des plus belles résidences de ce même lieu, que pourrait écrire Pierre Laviolette?
Il n’y trouverait sans doute pas beaucoup d’inspiration devant le vide voir le néant… et pas davantage dans l’asphalte et le béton à venir…
«En vain mon cœur y recherche et regrette ce que j’aimai pour la première fois.»
Michel Villemure