Remontée du NPD: Plamondon n’y croit pas

POLITIQUE. Invité à commenter l’élection d’un gouvernement du NPD en Alberta, le doyen de la Chambre des communes à Ottawa, Louis Plamondon, demeure sceptique quant aux répercussions au fédéral.

Le bloquiste estime que la «lune de miel» sera déjà terminée lors du déclenchement des élections fédérales qui sont prévues le 19 octobre prochain, et que le Parti Conservateur du Canada devrait conserver ses acquis en Alberta.

«Le NPD va se rendre compte de ce que sont les «limites du pouvoir» comme le disait René Lévesque», estime Louis Plamondon qui a rappelé les expériences peu concluantes du NPD en Nouvelle-Écosse, en Ontario et en Colombie-Britannique.

«Ils se retrouvent dans une situation où l’Alberta a six milliards $ de déficit et ils sont deux millions de population, et on peut voir tous les sacrifices que fait faire le gouvernement Couillard pour 1,5 milliard $ de déficit au Québec», indique-t-il.

«Pendant ce temps-là, ils proposent un programme très avant-gardiste au niveau environnemental et des mesures sociales qui n’existent presque pas en Alberta comparativement au Québec et à l’Ontatio. Alors, où ils vont prendre l’argent? Est-ce qu’ils vont augmenter le déficit comme Bob Rae l’a fait en Ontario ou augmenter les taxes?»

À cela s’ajoute le fait que le NPD a récolté seulement 39% des appuis en Alberta. «Il y a encore deux partis de droite qui récoltent 51% des appuis, fait-il valoir. En plus, la première ministre n’a pas d’expérience, et ses élus non plus, sauf un. Ce sera difficile pour elle de former un gouvernement et de présenter le budget assez rapidement».

«Momentanément, ça pose des interrogations», admet le député de Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour qui ne voit toutefois pas comment une éventuelle «vague orange» pourrait lever un peu partout au pays.

«Je ne crois pas que ça fera l’effet d’un gouvernement NPD à Ottawa. Est-ce que ça fera en sorte que le NPD divisera le vote avec les Libéraux? Alors là, ça ferait passer les Conservateurs encore une fois», analyse-t-il.

Ontario et Québec

Ce sera encore une fois sur les électeurs ontariens que les yeux seront rivés, où se gagnent généralement les élections fédérales. «En Ontario, ceux qui ne sont pas Conservateurs, votent en fonction de les battre et pour le moment, les Libéraux ont plus de chance», rappelle-t-il.

Pour ce qui est des élections fédérales au Québec, le bloquiste estime que «tout peut arriver» quand les quatre partis sont en bas de 30% dans les intentions de vote.

Selon lui, il faut enlever 5% aux Libéraux parce qu’il y a une concentration de 95% dans l’Ouest de Montréal, 4% à 5% aux Conservateurs, parce qu’ils sont concentrés dans la région de Québec, 2% à 3% au NPD parce qu’il y a une répartition autant chez les francophones, les anglophones et les allophones, mais il donner 2% ou 3% de plus au Bloc Québécois parce qu’ils sont concentrés dans les régions francophones.

Il estime par ailleurs que la course à la chefferie du Parti québécois devrait donner un second souffle à son parti. D’autant plus que les récents sondages indiquent qu’il y a 41% de souverainistes au Québec.

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Sébastien Lacroix sur Twitter: @Sebas_Lacroix