Qui peut se plaindre de la météo?
DOSSIER. L’un des passe-temps favoris des Québécois est sans contredit de parler de la pluie et du beau temps… pour ne pas dire «chialer contre la météo»!
Chaque année, c’est la même histoire: il neige ou il pleut toujours trop. Il fait toujours trop froid en hiver ou toujours trop chaud en été…
Tellement que l’anthropologue Bernard Arcand, dans son essai satirique Abolissons l’hiver, écrit que : «Toute conversation ordinaire avec le proverbial Québécois moyen met, en gros, 17 ou 18 secondes à aborder la question du climat et de la météo».
Avec l’hiver particulièrement frette que l’on a connu, ce sujet de discussion, accompagné sans doute de quelques jurons, est revenu encore plus souvent dans les chaumières au cours des dernières semaines!
Pour savoir qui a de véritables raisons de se plaindre, TC Media a compilé les statistiques de 145 stations météorologiques d’un bout à l’autre de la province, ainsi que des données disponibles sur les portails d’Environnement Canada, de MétéoMedia et du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Les résultats de cette analyse du climat québécois révèlent quelques surprises… dont quelques-unes, dans la région!
À vos pelles
D’abord, saviez-vous que c’est à Saint-Wenceslas qu’il neige le moins au Québec? Sans blague! Avec une moyenne de 138 centimètres, la municipalité se retrouve au bas de la liste, loin devant Longueuil où la moyenne est de 159 cm.
Pourtant, la plupart des stations météo aux alentours affichent des chutes moyennes de plus de 200 cm de neige par année. Même que contrairement à ce que l’on pourrait croire, il tombe plus de neige de l’autre côté de l’autoroute 20!
Laurierville (292 cm), Arthabaska (272 cm), Victoriaville (272 cm) et Drummondville (249 cm) arrivent en effet devant Bécancour et Trois-Rivières (242 cm), Nicolet (200 cm) et Pierreville (182 cm). Sur la Rive-Sud, c’est à Fortierville qu’il neige le plus… avec une moyenne de 255 cm!
C’est aussi dans la région que s’est abattue la fameuse «tempête du siècle»! Le 16 janvier 1983, Saint-Guillaume, dans le comté de Nicolet-Bécancour, avait reçu une bordée de 90 cm de neige…
Selon MétéoMedia, une tempête de 99 cm serait tombée sur Tête-à-la-Baleine, un village de la Basse Côte-Nord, le 19 mars 1964, mais cet «événement» n’a jamais été enregistré dans les registres d’Environnement Canada.
La pluie est inégale
Durant l’été, on entend souvent qu’un orage s’est abattu sur un village et en a épargné un autre. Une tendance qui se confirme!
Même que selon les données compilées par TC Media, on peut vous dire qu’il pleut plus à l’Est de l’autoroute 55… Il y a en effet un écart notable, que l’on se trouve dans la MRC de Nicolet-Yamaska ou dans la MRC de Bécancour.
La moyenne de pluie par année est de 860 millimètres à Bécancour, 832 mm à Fortierville et 785 mm à Saint-Wenceslas alors que c’est à Nicolet qu’il pleut le moins dans la région…
Avec des précipitations moyennes de 730 mm, les Nicolétains reçoivent même moins de pluie que partout ailleurs autour du lac Saint-Pierre, devant Sorel-Tracy (773 mm), Pierreville (784 mm), Louiseville et Yamachiche (801 mm).
Nicolet arrive même au 30e rang au Québec parmi les endroits où il mouille le moins! Rien à voir avec Plessisville, pas tellement loin de chez nous, qui arrive au 7e rang pour la plus haute moyenne de précipitation de pluie annuelle, avec 900 mm!
Par ailleurs, le deuxième pire orage de tous les temps au Québec s’est abattu sur Drummondville, St-Cyrille et Saint-Germain. Le 21 juillet 1917, il était tombé pas moins de 161 mm de pluie en une journée!
Température stable
Pour ce qui est du mercure, semble-t-il que c’est à Pierreville qu’il fait le moins froid sur la Rive-Sud. En janvier, les moyennes enregistrées sont de -16 degrés Celsius, soit un degré de moins que dans Drummond, mais aussi un de plus qu’à Nicolet et Bécancour, et deux de plus qu’à Fortierville!
Dans la région, la journée la plus froide de l’histoire a été enregistrée à Saint-Wenceslas, le 30 décembre 1989, alors que le mercure avait descendu jusqu’à -43 degrés Celsius, sans le vent…
Pour ce qui est de la «destination soleil», c’est à Saint-Guillaume qu’il fait le plus chaud dans la région, avec une moyenne de 26,1 degrés en juillet. Seulement sept autres stations météorologiques enregistrent des températures plus élevées au Québec!
Pour ce qui est de la journée la plus chaude de tous les temps dans la province, elle a été enregistrée le 1 août 1975, à Saint-Boniface et Saint-Alexis-des-Monts, sur la Rive-Nord, alors que le mercure a grimpé à 40?C… avant le facteur humidex!
Avec la collaboration d’Ugo Giguère