Un Carrefour entrepreneurial…de la Rive-Sud?

ÉCONOMIE. Depuis l’annonce de la mise en place d’un Carrefour entrepreneurial à Bécancour, la Chambre de commerce et d’industrie du Cœur-du-Québec (CCICQ) fait valoir qu’il serait préférable que ce centre soit davantage réalisé dans un esprit régional.

La CCICQ souhaite effectivement que l’ensemble de la Rive-Sud soit mise de l’avant avec ce projet. «On veut travailler pour une région Rive-Sud, mettre Nicolet-Bécancour en lumière. C’est pourquoi notre position là-dessus est claire depuis le début: on croit que le Carrefour entrepreneurial devrait être régional», exprime Martine Pépin, directrice générale de la Chambre de commerce.

Pour appuyer ses propos, Mme Pépin donne l’exemple du Carrefour entrepreneurial de la Mauricie. «Le centre est à Shawinigan, mais ce sont toutes les municipalités de la Mauricie qui y ont participé. C’est la même chose en Beauce, où le centre de ressources est valide pour la région Chaudière-Appalaches.»

De plus, la Chambre de commerce craint que le taux d’occupation soit bas si le Carrefour dessert seulement Bécancour. «Notre opinion tient à deux raisons principales, soit une raison économique, c’est-à-dire qu’on ne veut pas endetter notre ville et les municipalités autour. Il y a aussi une question de rentabilité, en ce qui a trait au taux d’occupation intéressant dans l’incubateur prévu», laisse entendre Martine Pépin.

Elle souligne que son organisation entend justement accroître la communication entre les différentes municipalités pour une «action Rive-Sud» plus soutenue afin de jouer un rôle de catalyseur.

Dubois surpris

Le maire de Bécancour et instigateur du projet, Jean-Guy Dubois, s’est dit surpris de voir que la CCICQ réitérait cette position. «Je me souviens qu’ils avaient mentionné ça l’an passé, mais je n’ai eu aucune manifestation de quiconque pendant qu’on travaillait le projet. On ramène cette idée au moment où on est prêt à mettre ça en fonction», clame-t-il.

M. Dubois explique que seulement la MRC et de le CLD de Bécancour ont manifesté leur intérêt et se sont intégrés au processus, appuyant finalement la démarche. «On travaillera donc en collaboration.»

«Je me souviens que Jean-Guy Doucet (président de la CCICQ) m’a déjà mentionné qu’il souhaitait que le carrefour se traduise comme un projet régional, mais quelqu’un nous a-t-il donné un mandat de région?, questionne le premier magistrat. Je suis maire de Bécancour alors je gère des projets pour ma ville et je le fais du mieux que je peux.»

Le maire rappelle qu’«on travaille autant que faire se peut suite à la perte de la centrale nucléaire.» Il soutient que cela fait un an et trois mois que la Ville de Bécancour s’affaire à réparer les pots cassés suite à cette importante fermeture.

«Dieu sait l’énergie et l’argent qu’on a mis dans ce Carrefour entrepreneurial, soutient M. Dubois. Je ne veux pas paraître égoïste, mais quand on veut avancer et développer des projets, on le fait d’abord pour notre municipalité, notre communauté ou, dans ce cas-ci, des entreprises. L’esprit régional n’est pas toujours au premier plan..»