Notre responsabilité: dire non au projet Énergie-Est
LETTRE OUVERTE. Le projet d’oléoduc Énergie-Est est revenu dans l’actualité mauricienne cette semaine, alors que le Parti Québécois a organisé une conférence de presse mardi matin et publié un communiqué dans les médias. Le PQ a fait cette sortie pour réaffirmer la ferme opposition de leur parti au projet, tout en demandant au Parti Libéral du Québec et au député de Maskinongé, Marc H. Plante, une réponse claire sur le sujet.
En tant que citoyen de la circonscription de Laviolette, je trouve essentiel que les gens prennent conscience de l’importance de dire non au projet d’oléoduc Énergie-Est. Certes, le comté n’est pas touché directement par le tracé du projet, mais on comprend l’importance de dénoncer ce projet à haut risque environnemental. En effet, l’oléoduc passerait au-dessus de notre belle rivière St-Maurice, et les conséquences reliées à un déversement seraient catastrophiques tant au plan environnemental, économique, touristique et social.
La Mauricie est une région où les ressources naturelles abondent, et nos gouvernements ne lèvent même pas le petit doigt pour encourager le développement de celles-ci. Préfèrent-t-ils voir passer le pétrole brut dans des tuyaux, au risque de polluer l’eau, les terres agricoles et les milieux forestiers ? Pourquoi aurions-nous besoin d’un pipeline sur notre territoire ?
En Mauricie, nous avons arrêté le flottage du bois en 1995 à cause de la pollution que cela générait dans nos cours d’eau. Allons-nous réellement revenir 20 ans en arrière en permettant à un tel projet de voir le jour ? L’époque de la négligence environnementale est révolue, et il serait cohérent que le gouvernement du Québec aille en ce sens.
Les agriculteurs, les environnementalistes, les organismes touristiques, les villes et villages disent non au projet d’oléoduc, non au passage sur les terres agricoles, non à la traverse des cours d’eau (rivières et fleuve) par cet oléoduc. L’acceptabilité sociale n’y est pas. Les députés de circonscriptions électorales ne sont-ils pas les représentants des citoyens ? Ils se doivent de défendre les intérêts de leurs électeurs, et non le contraire, en défendant le projet d’une grande entreprise. Les intérêts des citoyens doivent primer.
Que la fédération canadienne vienne nous dire que c’est bon pour l’économie est une chose, mais la réalité est que les profits iront en majorité ailleurs qu’au Québec. Quand on peut tout aussi bien créer de l’emploi et de la richesse à partir de nos propres ressources naturelles, et surtout sans le risque de polluer les étendus d’eau, pourquoi s’entêter à laisser la porte ouverte à un tel projet ?
En 2015, nous possédons collectivement tout ce qu’il faut pour un virage énergétique plus vert. Nous possédons l’hydroélectricité, l’énergie solaire, la géothermie, la biomasse qui est en développement, etc. À quoi bon importer des problèmes de l’Alberta pour faire plaisir à ceux à qui le projet profitera ? Parce que visiblement, ce n’est pas à nous que ce projet profitera. Pourquoi cet acharnement à vouloir toujours et encore prioriser le pétrole aux autres sources d’énergies ? Pourquoi vouloir sacrifier des terres agricoles, des cours d’eau, et ce au profit de quoi, de qui ?
Les risques sont vraiment trop grands pour permettre d’accepter ce projet déjà très controversé. Prenons nos responsabilités, et levons-nous contre ce projet.
Claude Trudel
Sainte-Thècle