Cannabis: une baisse de la production?

POLICE. Est-ce que la production de cannabis serait en train de s’essouffler sur la Rive-Sud? La région, qui est encore considérée comme le paradis des cannabiculteurs, serait de moins en moins propice selon les chiffres fournis par la Sûreté du Québec.

On observe effectivement une baisse constante du nombre de plants saisis depuis cinq ou six ans, où une pointe avait été enregistrée avec 100 000 plants dans Nicolet-Yamaska, en 2009-10, et 46 000 dans Bécancour, en 2008-09. (voir tableaux plus bas)

En 2013-14, la SQ a inclus les plants saisis dans des serres intérieures et le total s’est élevé à 33 000 dans Nicolet-Yamaska et à 3 000 dans Bécancour. Le nombre semble encore en chute libre cette année. Pour la période du 1er avril au 30 novembre, 17 000 plants ont été éradiqués dans Nicolet-Yamaska et 738 dans Bécancour.

En plus du niveau de récolte qui est à la baisse, le nombre de gens qui signalent des plantations extérieures a diminué. «Ils sont toujours aussi vigilants, mais ils en voient de moins en moins», souligne Hugo Fournier.

La collaboration de la population est d’ailleurs excellente alors que 1600 propriétaires dans Bécancour et de 995 dans Nicolet-Yamaska ont renouvelé leurs contrats sociaux pour donner accès à leur terre aux policiers afin de faciliter leur travail. Il est d’ailleurs possible d’y adhérer en tout temps.

«On voit qu’il y a une tendance à la baisse pour les plantations extérieures, mais il ne faut pas lâcher, parce que les producteurs ont probablement migré vers l’intérieur», estime le porte-parole de la SQ, Hugo Fournier.

Production intérieure: des indices à surveiller

La SQ demande maintenant à la population de porter une plus grande vigilance à des maisons ou des granges où il pourrait y avoir une serre intérieure, grâce à une vingtaine d’indices pour les reconnaître.

Si une résidence n’est pas habitée, mais qu’il y a beaucoup de va-et-vient, que les visites sont fréquentes et de courte durée, que des véhicules inconnus s’y présentent régulièrement et que du matériel est transporté dans des sacs ou des poches, la SQ invite les gens à le signaler.

Si vous observez des fenêtres recouvertes en permanence, des équipements électriques qui bourdonnent même durant la nuit, l’air conditionné qui fonctionne par temps froid, qu’il y a de la glace qui sort des ventilateurs ou du givre excessif sur les vitres, qu’il n’y a pas de neige sur un toit en tôle, mais de la glace sur l’avant-couverture et une formation anormale de la condensation… Signalez!

S’il se dégage une odeur de moufette, qu’il y a peu d’ordures, mais des déchets inhabituels, le compteur électrique semble avoir été modifié, l’éclairage est plus brillant qu’à l’ordinaire, la lumière reste allumée en tout temps, des jouets traînent même si personne n’y habite ou que des pancartes «attention aux chiens méchants» y sont installées pour faire peur… Signalez!

«Il n’y a pas un quartier qui est épargné. Ce peut être autant en campagne qu’en milieu urbain ou que dans une zone commerciale, assure Hugo Fournier. Ils modifient les habitations et nuisent à la qualité de vie du quartier».

 

Les plants saisis dans Nicolet-Yamaska

62 000 en 2007-08

75 000 en 2008-09

100 000 en 2009-10

62 000 en 2010-11

38 000 en 2011-12

43 000 en 2012-13

33 000 en 2013-14

 

 

Les plants saisis dans Bécancour

39 000 en 2007-08

46 000 en 2008-09

22 000 en 2009-10

17 000 en 2010-11

7 000 en 2011-12

6 000 en 2012-13

3 000 en 2013-14