Le voile musulman sous toutes ses facettes
Le Musée des religions du monde de Nicolet a inauguré, jeudi dernier, sa nouvelle exposition intitulée «Et Voilà!», qui nous en apprend un peu plus sur le port du voile musulman. Une exposition riche et colorée qui présente cette pratique sous un tout autre angle, laissant de côté préjugés et controverse.
Souvent incomprises, dévisagées et mises à l’écart, des femmes voilées des quatre coins de la province se sont unies pour dénoncer l’intolérance dont elles sont victimes. C’est donc avec fierté qu’elles ont accepté de poser et de témoigner pour documenter cette exposition.
En entrant dans la salle, notre œil est tout de suite attiré vers un grand mur sur lequel on voit des femmes rire et sourire. Cette mosaïque aux couleurs vives donne le ton à ce qui nous attend de l’autre côté de ce mur. Des photos, des témoignages, des extraits sonores et vidéos, il y en a vraiment pour tous les goûts.
Ceux et celles qui croyaient que les femmes voilées ne pouvaient suivre la mode, eh bien détrompez-vous! Des mannequins disposés par-ci par-là nous présentent les différentes tendances et façons de porter le voile.
«Ici comme ailleurs, chaque personne a un style différent. C’est pareil pour celles qui portent le voile, chaque fille va porter un voile à son image, confie Dalila Awada, l’une des participantes au projet. Porter un voile, ce n’est pas synonyme de se conformer à une norme ou d’entrer dans un moule, c’est aussi une façon de s’exprimer et d’afficher notre personnalité.»
À la découverte d’une pratique méconnue
Présentée jusqu’au 7 septembre, l’exposition «Et Voilà» est née à la suite de la présentation du projet «Ce qui nous voile» de l’anthropologue Andréanne Pâquet. Cette dernière était d’ailleurs présente lors du grand dévoilement et a accepté de s’entretenir avec Le Courrier Sud.
«Je voyais dans les médias une image qui ne reflétait pas la réalité que je voyais dans la rue tous les jours et c’est pour cette raison que j’ai eu envie de présenter les choses telles que je le vois, raconte Mme Pâquet. J’avais envie de montrer une image réelle de femmes réelles.»
«On a l’impression que puisqu’elles portent le voile, elles veulent s’effacer et ne pas se montrer, mais c’est faux, renchérit-elle. Comme toutes les femmes, elles ont parfois une certaine gêne à être devant l’appareil photo, mais elles étaient toutes heureuses de participer au projet pour briser les préjugés. Cet aspect-là est vraiment important pour elles.»
Un travail d’équipe
Lorsque Mme Pâquet a approché le Musée pour y exposer le fruit de son travail, la réponse fut oui sans hésiter. «On est parti de son idée de base et on y a intégré plusieurs autres détails pour vraiment présenter quelque chose de riche et qui allait être le plus complet possible, explique le directeur du Musée des religions du monde, Jean-François Royal.»
«On a découvert des univers incroyables qui sont reliés à cette pratique, poursuit-il. Je pense à la mode, entre autres. Ce sont des éléments qui ne sont souvent pas connus des gens et qui peuvent faire en sorte que notre regard sur cette pratique est faussé. Notre objectif, c’est vraiment de présenter toutes les facettes de la pratique du port du voile pour que les gens découvrent ce que c’est réellement.»
Le Musée des religions du monde de Nicolet est situé au 900 du boulevard Louis-Fréchette. Les visiteurs peuvent s’y rendre tous les jours entre 10h et 17h. Pour plus d’information, les gens sont invités à consulter le www.museedesreligions.qc.ca ou à téléphoner au 819 293-6148.