Rendre l’histoire vivante

L’habit ne fait pas le moine. Par contre, il peut jouer un rôle considérable en certaines occasions. Parlez-en à Paul Lachance, un professeur d’histoire à l’école secondaire Jean-Nicolet!

Pour lui, rien n’est plus efficace que d’enfiler un costume ou un chapeau pour intéresser ses élèves à un moment marquant de l’Histoire. Il va même jusqu’à appliquer la formule en dehors de ses heures de cours, pour le bénéfice de Monsieur et Madame Tout-le-Monde…

Par exemple, pour une deuxième année de suite, le professeur se métamorphosera en soldat à l’occasion des cérémonies entourant le Jour du Souvenir, le 11 novembre. L’an dernier, il personnifiait un soldat Français de la Première Guerre mondiale. Cette année, il n’hésitera pas à enfiler l’uniforme en lainage d’un soldat Canadien de la Première Guerre mondiale, et ce, en dépit de ses réactions allergiques à la laine!

Celui qui a fait de l’animation historique en costume d’époque durant une douzaine d’années (notamment pour les Fêtes de la Nouvelle-France) sera accompagné de deux ou trois élèves de 5e secondaire du cours optionnel «Histoire du 20e siècle». Ceux-ci arboreront également un uniforme; probablement celui d’une infirmière allemande et d’une infirmière canadienne de la Deuxième Guerre mondiale, ainsi que celui d’un soldat français de la Première Guerre mondiale.

Du glaçage sur le gâteau

Il y a maintenant cinq ans que le cénotaphe a été aménagé par les vétérans de l’armée canadienne en bordure de la rivière Nicolet. Son implantation n’est pas passée inaperçue auprès de Paul Lachance.

«Quand j’ai su qu’il était construit, j’ai été mis en contact avec un des instigateurs du projet (le vétéran Jules Pinard). Je lui ai demandé si mes élèves d’option de 5e secondaire et moi-même pouvions assister à la cérémonie. Il a accepté», raconte M. Lachance.

L’expérience s’est avérée ardue, avoue l’enseignant. «On a réalisé que ces cérémonies étaient relativement ennuyantes». Il s’est alors demandé si la formule pouvait être un brin améliorée… «Était-ce possible de mettre sur le gâteau un peu de glaçage, des cerises et des billes de couleurs afin de rendre ça un peu moins terne? J’en ai parlé à M. Pinard. Il s’est dit intéressé par ma réflexion.»

C’est à la suite de cette réflexion que M. Lachance et ses élèves ont commencé à s’impliquer activement dans les cérémonies entourant le Jour du Souvenir. Il y a quatre ans, le groupe est allé faire la lecture du poème «Au champ d’honneur» du lieutenant-colonel John McCrae au terme des célébrations. L’initiative a été tellement appréciée qu’elle fait aujourd’hui office de tradition.

Paul Lachance est également devenu un «dépositaire» pour les coquelicots liés au Jour du Souvenir. Avec d’autres enseignants, diverses activités spéciales ont aussi été organisées à l’école, dont un concours de dessins.

De gros projets en bouillonnement

En 2014, on commémorera le 100e anniversaire du début de la Première Guerre mondiale.

Celui-ci sera souligné en grand à Nicolet, si les idées de Paul Lachance trouvent échos. Entre autres, il souhaite voir se former une garde d’honneur constituée de personnages arborant des répliques exactes des uniformes de tous les soldats impliqués dans la Première Guerre mondiale. Cette garde serait bonifiée de personnages ayant également marqué la Deuxième Guerre mondiale.

En collaboration avec l’écrivain nicolétain Louis Caron, l’enseignant planche également sur un projet de pièce de théâtre à saveur historique en lien avec la Première Grande guerre. «Lorsque je lui ai présenté le projet, il s’est montré très intéressé. Ça fait maintenant 12 mois qu’on se rencontre régulièrement pour mettre sur pied cette pièce qui pourrait être présentée aux Comédiens de l’Anse», annonce M. Lachance.

Selon lui, cette pièce pourrait être jouée au Centre des arts populaires de Nicolet pour une première fois en septembre 2013, puis présentée à l’été 2014 dans le cadre du centenaire.