Des frappes israéliennes ont fait au moins 20 morts à Beyrouth
Les frappes aériennes israéliennes de samedi dans le centre de Beyrouth ont fait au moins 20 morts, ont indiqué des responsables, alors que les attaques autrefois rares au cœur de la capitale libanaise se poursuivaient sans avertissement, tandis que des diplomates s’efforçaient de négocier un cessez-le-feu.
Le ministère libanais de la Santé a déclaré que 66 personnes avaient été blessées dans les frappes, qui étaient les quatrièmes dans le centre de Beyrouth en moins d’une semaine.
L’escalade survient après que l’envoyé américain Amos Hochstein s’est rendu dans la région à la recherche d’un accord pour mettre fin à des mois de combats entre Israël et le Hezbollah, qui ont dégénéré en guerre ouverte.
Les attaques israéliennes ont tué plus de 3500 personnes au Liban, selon le ministère libanais de la Santé. Les combats ont déplacé environ 1,2 million de personnes, soit un quart de la population libanaise. Du côté israélien, environ 90 soldats et près de 50 civils ont été tués par les bombardements dans le nord d’Israël et les combats.
Les frappes de 4 h au petit matin ont détruit un immeuble de huit étages dans le centre de Beyrouth. Amin Shiri, législateur du Hezbollah, a déclaré qu’aucun responsable du Hezbollah ne se trouvait à l’intérieur. L’attaque a arraché les façades de certains bâtiments voisins et écrasé des voitures.
L’armée israélienne n’a pas fait de commentaires sur les victimes.
Samedi également, une frappe de drone a tué deux personnes et en a blessé trois autres dans la ville portuaire de Tyr, dans le sud du Liban, selon l’Agence nationale de presse libanaise.
Mohammed Bikai, porte-parole de la faction palestinienne du parti Fatah, dans la région de Tyr, a précisé que les victimes étaient des réfugiés palestiniens du camp voisin de Rashidieh qui pêchaient.
Malgré un avertissement lancé le mois dernier par l’armée israélienne d’éviter la côte sud du Liban, «on ne peut pas dire à quelqu’un qui a besoin de manger qu’on ne peut pas pêcher», a dit M. Bikai.
Le ministère de la Santé a déclaré que d’autres frappes aériennes ont tué huit personnes, dont quatre enfants, dans la ville de Shmustar, à l’est du pays, cinq autres dans le village de Roumine, au sud, et cinq autres personnes dans le village de Budai, au nord-est.
Points de friction dans les négociations de cessez-le-feu
Deux responsables diplomatiques occidentaux ont décrit samedi les points de désaccord entre Israël et le Liban dans les négociations de cessez-le-feu. Ils ont parlé sous le couvert de l’anonymat, car ils n’étaient pas autorisés à discuter des pourparlers.
La proposition actuelle prévoit un cessez-le-feu de deux mois pendant lequel les forces israéliennes se retireraient du Liban et le Hezbollah mettrait fin à sa présence armée le long de la frontière sud, au sud du fleuve Litani. Des milliers de soldats de l’armée libanaise supplémentaires patrouilleraient la zone frontalière avec les forces de maintien de la paix de l’ONU, et un comité international surveillerait la mise en œuvre de l’accord.
Les responsables israéliens ont déclaré qu’Israël souhaitait davantage de garanties quant au retrait des armes du Hezbollah de la zone frontalière. Ils ont soutenu qu’ils n’accepteraient pas un accord qui ne leur accorderait pas explicitement la liberté de frapper au Liban s’ils estiment que le Hezbollah ne le respecte pas.
Les responsables libanais ont affirmé que l’inclusion d’une telle clause violerait la souveraineté de leur pays. Le chef du Hezbollah, Naim Kassem, a indiqué cette semaine que le groupe militant n’accepterait pas un accord qui n’implique pas une «fin complète et globale de l’agression».
Le Liban et Israël se disputent également les pays qui siégeraient au comité de surveillance. Les responsables ont déclaré qu’Israël refusait d’autoriser la France, qui est proche du Liban depuis la fin de son régime colonial. Le Liban a refusé d’accueillir le Royaume-Uni, un proche allié d’Israël.
Des frappes meurtrières à Gaza
Dans le nord de Gaza, le ministère de la Santé a déclaré qu’au moins 80 personnes au total ont été tuées jeudi et vendredi, notamment près des hôpitaux Kamal Adwan et Al-Ahli. Il a affirmé que des dizaines de personnes étaient coincées sous les décombres.
L’armée israélienne a dit qu’elle n’était pas au courant d’une frappe près de Kamal Adwan, et elle n’a pas répondu aux questions sur les autres attaques.
Samedi, au moins six personnes, dont trois enfants et deux femmes, ont été tuées dans la ville de Khan Younis, dans le sud du pays, selon des journalistes de l’Associated Press et des employés de l’hôpital Nasser.
L’hôpital Al-Awda a indiqué avoir reçu six corps après qu’Israël a bombardé une maison au nord du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza.
Le bilan des Palestiniens morts dans la guerre qui dure depuis 13 mois a dépassé les 44 000 cette semaine, selon le ministère de la Santé, qui ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants dans son décompte. Il a déclaré que plus de la moitié des morts étaient des femmes et des enfants. L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 17 000 militants, sans fournir de preuves.