Nicolet : la Papeterie Saint-Laurent change de mains
NICOLET. À deux doigts de fermer ses portes, la Papeterie Saint-Laurent de Nicolet a trouvé de nouveaux acquéreurs. Simon Lanneville, propriétaire du commerce voisin Go Sport, s’est associé avec l’employée Sophie Bussières et a acheté la bâtisse et le fonds de commerce pour permettre à ce dernier de continuer à accueillir la clientèle.
« On garde le même nom, le même numéro et le même service », exprime Simon Lanneville. « Progressivement, on va amener notre touche personnelle, par exemple en améliorant un peu le local et en ajoutant de nouveaux produits, comme des jeux de société, des Lego ou peut-être même des instruments de musique. On pourrait aussi offrir plus de services. On a déjà des idées, mais on ne veut pas étourdir personne! Pour le moment, on maintient ça tel quel. »
C’est dans une vision à moyen terme que s’inscrivent les idées énumérées. L’entrepreneur est d’ailleurs reconnaissant envers la famille Ricard, fondatrice de la Papeterie, qui facilite la transition.
« L’investissement n’est pas énorme. Quand on a indiqué à la famille Ricard notre désir de poursuivre la papeterie, Sophie et moi, ils étaient enchantés parce qu’à la base, la papeterie n’était pas à vendre; c’était une fermeture pour cause de retraite. Seulement la bâtisse était à vendre. Ils nous ont permis de racheter l’inventaire, le nom, tout ça. Ils ont été bons joueurs dans la transaction », souligne Simon Lanneville.
Ce dernier a également de bons mots pour sa partenaire d’affaires dans cette nouvelle aventure entrepreneuriale : « On va se complémenter. Sophie a beaucoup d’expérience à la papeterie; elle est là depuis 24 ans. Elle s’occupait de tout. Je pense qu’elle avait juste besoin d’être rassurée par un entrepreneur pour faire le saut, mentionne-t-il. Elle va s’occuper de la gestion du commerce; ce sera encore elle, l’image du commerce. Moi, je vais amener les nouvelles idées et on va travailler ensemble là-dessus. »
La chimie opère déjà : « J’étais client de la papeterie et Sophie est devenue une amie. Sa fille travaille justement chez nous, juste à côté. Il y a deux semaines, quand on a vu les pancartes de vente de fermeture, Sophie et moi on s’est regardé et on s’est demandé si on se lançait. On a décidé que oui. C’est un risque calculé. On est en confiance et on trouve que c’est une belle opportunité d’affaires. Aussi, on est fier de contribuer à garder un commerce au centre-ville. C’est ce qu’on souhaitait faire avant tout. »
« Je suis contente pour la suite, exprime de son côté Sophie Bussières. Il va rentrer des nouvelles choses. On va innover. »
La transaction sera officialisée dans une ou deux semaines, chez le notaire.
Une bonne nouvelle pour le centre-ville
L’acquisition et la survie de la Papeterie tranchent avec la fermeture toute récente du restaurant Mamma Mia, situé tout près. La mairesse suppléante France Trudel salue d’ailleurs l’initiative de Simon Lanneville et Sophie Bussières. « C’est un très beau partenariat qu’ils font. On est vraiment heureux de cette continuité », commente-t-elle.
De son côté, François Ricard témoigne de sa confiance à l’égard de ses successeurs : « C’est quand même une fierté de voir que le commerce va continuer, qu’il y a de jeunes entrepreneurs prêts à prendre la relève et à relever de nouveaux défis. Nous autres, on commence à être vieux! », mentionne celui qui représentait la troisième génération de Ricard à posséder la papeterie.
Il rappelle d’ailleurs que la Papeterie Saint-Laurent a toujours été une division de l’Imprimerie de la Rive-Sud, et ce, depuis les années 1940. « Elle a été annexée à l’imprimerie jusqu’au début des années 2000. À ce moment, on l’a installée au centre d’achat et elle y est restée pendant une dizaine d’années. Après ça, elle a quitté le centre d’achat pour venir s’installer au centre-ville. Ça fait une quinzaine d’années qu’elle est ici. »
Monsieur Ricard souligne que même si la papeterie était en voie de fermer avant son rachat, ce n’est pas encore le cas pour l’imprimerie : « Ça continue », assure-t-il.
Néanmoins, la relève n’est pas présente à court terme, confie-t-il. Et l’heure de la retraite sonnera tôt ou tard. Les dirigeants demeurent ouverts à étudier les offres s’il s’en présente.