Prévention des dépendances: un programme d’ici déployé à l’échelle du Québec

BÉCANCOUR. Le Programme d’Aide aux Dépendances en Entreprise (PADE) développé par La Relance Nicolet-Bécancour déploiera ses ailes à l’échelle du Québec. Le projet est rendu possible grâce à une subvention de près de 500 000 $ sur quatre ans provenant du Programme sur l’usage et les dépendances aux substances.

Plus précisément, la Relance chapeautera le PADE à l’échelle de la région Mauricie/Centre-du-Québec grâce, notamment, à une entente avec Action toxicomanie, et formera des partenaires dans les autres régions du Québec pour permettre l’implantation du concept sur ces territoires.

Le processus est déjà en branle, annonce Annie Gauthier, directrice générale de La Relance : « À ce jour, le PADE a été adopté par Panorama, une entreprise de l’Abitibi-Témiscamingue, et par le Réseau Prévention des dépendance et réinsertion sociale dans Lanaudière. Dans les prochains jours, nous allons rencontrer deux autres organismes intéressés [par le projet]. » 

Le PADE

Le PADE est un projet novateur pensé il y a une dizaine d’années et qui s’est graduellement implanté chez quelques entreprises de Bécancour-Nicolet-Yamaska. Il outille les cadres et les gestionnaires en matière de dépendances, notamment en proposant des types d’actions préventives à mettre en place et des types d’interventions à adopter auprès de personnes aux prises avec des problèmes de dépendance ou à risque d’en développer. Ce projet, en formule « sur mesure », vise également à rejoindre les travailleurs et leur famille par le biais d’un accompagnement personnalisé.

Annie Gauthier décrit le PADE comme un dispositif complet spécialisé en prévention des dépendances. « Notre objectif est d’intervenir avant l’apparition de problématiques en déployant diverses actions en partenariat avec les entreprises, telles que des formations, des ateliers, des kiosques et bien d’autres initiatives. De plus, le PADE offre aux personnes qui en bénéficient l’accès à une équipe d’experts capables de les évaluer, de les accompagner et de les orienter si nécessaire. Nous visons également à leur fournir un soutien axé sur le maintien des acquis et la prévention des rechutes. »

En résumé, le PADE permet d’agir en amont plutôt que de réagir; d’assurer une vigilance face aux risques et signes liés à la consommation de substances, aux jeux pathologiques, à l’utilisation de l’écran et autres dépendances.

Des impacts significatifs

Selon Annie Gauthier, le PADE représente un complément direct aux programmes d’aide aux employés qui existent dans les entreprises. « C’est un filet de sécurité supplémentaire, tant pour les entreprises que pour les employés et leur famille. Il vient bonifier les avantages sociaux des travailleurs, en plus d’avoir un impact sur l’absentéisme et de réduire les risques d’accident en milieu de travail (il est prouvé que les personnes qui consomment sont davantage susceptibles d’avoir ou de causer un accident de travail). » 

L’Association québécoise des centres d’intervention en dépendance (AQCID) se réjouit du déploiement du PADE à l’échelle panquébécoise : « Ce programme a des impacts significatifs et concrets sur le terrain. Il est d’une grande pertinence, parce que le parcours d’une personne qui vit une dépendance est multifactoriel, multidimensionnel et à la fois complexe. Le PADE facilite l’accès aux services. Il ne faut pas négliger ce côté-là », indique Bianca Desfossés, coordonnatrice à la mobilisation pour l’AQCID.

Elle rappelle que chaque personne aux prises avec une dépendance affecte dix proches dans son entourage : « Je vous amène à penser combien de personnes personnes peuvent être touchées par ce service-là. Ce n’est pas négligeable! »