École Bedford: suspensions avec salaire; pas de griefs pour l’instant

MONTRÉAL — Les 11 enseignants de l’école Bedford dont la suspension a été annoncée samedi soir par le Centre de services scolaire de Montréal ont été suspendus avec salaire, a précisé leur syndicat lundi. Des griefs n’ont pas encore été déposés, le syndicat n’ayant pas toutes les informations nécessaires.

L’Alliance des professeures et professeurs de Montréal n’avait pas encore déposé de griefs, lundi midi, et n’était pas encore en voie d’en déposer non plus, parce qu’elle n’avait pas suffisamment d’informations sur chaque dossier individuel, a indiqué en entrevue la présidente du grand syndicat, Catherine Beauvais-St-Pierre.

«Pour l’instant, il n’y a rien qui a été fait. On n’a pas l’ensemble des informations autour de ces dossiers-là. On reçoit ça tout au compte-gouttes, pour être bien honnête. On n’a pas reçu l’information de la part ni du ministère ni du CSSDM pour ces enseignants-là. Donc, c’est quand ces enseignants-là nous contactent qu’on a l’information. Donc voilà: on reçoit l’information petit à petit depuis dix jours», a-t-elle affirmé en entrevue lundi midi.

Ce qu’elle en sait, pour le moment, c’est que les motifs invoqués «se collent quand même pas mal au rapport qui est sorti» il y a dix jours, qui a été dévoilé par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, et qui portait sur le climat d’intimidation, d’insubordination, de matières qui n’étaient pas enseignées, entre autres.

La dirigeante syndicale souligne tout de même que «c’est possible qu’il y ait des griefs éventuellement qui soient déposés, effectivement».

Les suspensions annoncées samedi valent pour la durée de l’enquête. «Ces suspensions administratives auront lieu pour toute la durée des travaux des comités d’enquête mandatés par le ministre de l’Éducation. Ces comités sont chargés de déterminer si ces onze enseignants ont commis une faute grave ou un acte dérogatoire à l’honneur ou à la dignité de la profession enseignante dans l’exercice de leurs fonctions», avait mentionné le CSSDM dans son communiqué.

«On l’a appris samedi. Comme dans le reste, en fait, de ce dossier-là, on reçoit les informations de la part de nos membres. Les trois autres écoles, par exemple, qui ont été nommées dans les médias, on essaie d’avoir tant bien que mal des informations sur ce qui s’en vient dans ces écoles-là. Et on n’en obtient pas. Donc, très difficile aussi pour nous de faire notre travail, si on a quelque chose à faire dans ces dossiers-là, si on n’est même pas mis au courant de ce qui se passe», ajoute Mme Beauvais-St-Pierre.

La présidente de l’Alliance déplore aussi le fait que le ministre Drainville ait critiqué le syndicat dans ce dossier de l’école Bedford, parce qu’il n’a pas sévi contre les enseignants fautifs.

«On trouve assez déplorable, en fait, de l’entendre nous lancer sous les roues de l’autobus. C’est soit de la malhonnêteté, à travers ça, soit une méconnaissance des rôles et responsabilités du syndicat, mais aussi de l’employeur. Si le ministre ne sait pas qu’est-ce qui appartient à ses gestionnaires, c’est quand même assez inquiétant», a conclu Mme Beauvais-St-Pierre.