Négo de la FIQ: une proposition d’entente du conciliateur à soumettre aux membres

MONTRÉAL — Un développement important est survenu dimanche dans la négociation entre la FIQ et Québec, alors que le conciliateur affecté au dossier a soumis une proposition d’entente à soumettre aux membres de l’organisation syndicale.

Dans un message à ses membres, la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) rapporte que le conciliateur voit là «un équilibre raisonnable entre les parties pour le renouvellement des conditions de travail». La FIQ elle-même ne qualifie pas cette proposition du conciliateur.

Cette proposition à soumettre aux membres survient alors que le compte à rebours est déjà lancé. La FIQ a en effet annoncé qu’à compter de jeudi prochain, elle demandera à ses membres de refuser de faire des heures supplémentaires.

Ce seul moyen de pression aurait d’importantes répercussions, vu le rôle stratégique des infirmières dans le réseau de la santé.

D’ailleurs, mercredi dernier, le Tribunal administratif du travail a tenu une audience au sujet de ce moyen de pression prévu par la FIQ, après une demande en ce sens du Conseil pour la protection des malades. Ce dernier appréhendait les effets du refus de faire des heures supplémentaires de la part des infirmières. La décision du Tribunal n’a pas encore été rendue.

La FIQ a fait savoir dimanche qu’elle réunira ses syndicats affiliés dès lundi afin de présenter cette recommandation aux représentantes syndicales.

La conciliation entre la FIQ et Québec avait repris le 4 septembre et les deux parties avaient alors dit espérer un dénouement heureux.

Une entente de principe était déjà intervenue entre la FIQ et Québec, mais ce sont les membres qui l’avaient rejetée, et ce, dans une proportion de 61 %, le printemps dernier.

C’est la question de la mobilité exigée des infirmières qui a rebuté le plus les membres, avait révélé la consultation tenue après ce rejet.

Les dirigeants d’établissement de santé veulent pouvoir déplacer les infirmières d’une unité de soins à l’autre, voire d’un établissement à l’autre, afin de répondre aux besoins qui se présentent.

Les infirmières s’y refusent, voyant là une façon de renier leur expertise et de les traiter comme des pions interchangeables. Elles y voient également un problème pour la conciliation travail-famille.

Le Conseil du trésor, de son côté, a confirmé dimanche la présentation de cette proposition d’entente. «Nous allons laisser la FIQ se prononcer et nous ne ferons aucun commentaire d’ici là», a fait savoir le cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonial LeBel.

La FIQ compte 80 000 membres, infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques. Sa convention collective est échue depuis le 31 mars 2023, soit depuis plus de 500 jours.