« Les besoins grandissent et il faut s’y adapter »

BÉCANCOUR. Entraide Bécancour a passé les quatre dernières années à se réorganiser et à bonifier son offre de services pour répondre aux besoins de ses bénéficiaires. Il y a eu des hauts et des bas, mais malgré tout, l’organisme a su garder le cap. Si bien qu’aujourd’hui, il peut se projeter dans l’avenir avec confiance.

Pour Serge Champagne, président du conseil d’administration des quatre dernières années et demie, c’est mission accomplie. La semaine dernière, au terme de l’assemblée générale annuelle de l’organisme, il a annoncé à son équipe qu’il passait le flambeau à Yannick Lacoste.

« À mon arrivée, on a tout réorganisé parce qu’il y avait une direction qui était en absence maladie prolongée à ce moment-là », raconte M. Champagne, qui a énormément donné à l’organisme, notamment en assumant bénévolement l’intérim de la direction générale à deux reprises durant son mandat. « On a redressé l’organisation et optimisé les services vers la communauté, tel que nous le demandaient nos bailleurs de fonds. On a fait une planification stratégique en 2021, avec un plan d’action sur trois ans. On vient de le terminer et on l’a rempli à 100%. On en est très fier. »

Un autre chapitre de l’histoire de l’organisme s’apprête à être écrit. Et c’est avec Yannick Lacoste aux commandes du conseil d’administration que cela sera fait. Serge Champagne demeurera impliqué comme bénévole. « Comme je n’avais pas prévu de faire deux intérims dans mon mandat, j’ai décidé de changer un peu ma disponibilité! Je vais rester assez présent quand même, mais pas comme président du C.A. », indique celui qui a décidé de laisser la place aux nouvelles idées et au sang neuf pour répondre aux besoins croissants. Son successeur, dit-il, est « une personne qualifiée et motivée, désireuse de s’impliquer ».

Le temps était propice à cette transition, juge M. Champagne, dont la contribution à l’organisation a été soulignée à grands traits par la nouvelle administration, qui l’a nommé président d’honneur d’Entraide Bécancour en guise de reconnaissance.

Le nouveau capitaine du conseil d’administration a la ferme intention de « donner une autre poussée » à l’organisme, qui constate une augmentation importante de la précarité au sein de la population à faible revenu.

En effet, tous les services sont très sollicités, avec souvent des files d’attente dès l’ouverture. La distribution alimentaire soutient à présent 160 personnes chaque semaine, contre 40 lors de sa mise en place en 1997. Le nombre de requêtes d’urgence a aussi explosé, par exemple lors d’une épreuve ou d’un sinistre, ou pour répondre aux besoins des nouveaux arrivants. Sans compter que les bénéficiaires de la clinique d’impôt sont quatre fois plus nombreux cette année que l’an dernier, et que la détresse psychologique suit cette même tendance à la hausse…

L’équipe d’Entraide Bécancour se donne le mandat de continuer à pouvoir répondre adéquatement aux nouveaux besoins et aspire à « dimensionner » l’organisme en conséquence.

« Il y a urgence d’adapter nos infrastructures, fait savoir le nouveau président du conseil d’administration. Par exemple, la distribution alimentaire est trop exiguë actuellement. Et nous devons investir dans un espace multifonctionnel réellement adapté à nos diverses activités et à leur croissance. La population doit savoir que nous resterons présents pour elle. »

Des actions concrètes seront lancées dès cet automne dans ce sens, annonce Yannick Lacoste. « On a cette ambition… et l’équipe pour réaliser nos nouveaux objectifs », dit-il.

Cette équipe est composée de sept employés, épaulés par une cinquantaine de bénévoles qui soutiennent la mission de l’organisme : améliorer les conditions de vie des individus de la Ville de Bécancour en répondant à leurs besoins matériels, sociaux et collectifs, et ce, par la solidarité communautaire et le développement durable. Les services déployés incluent la friperie, le magasin d’articles ménagers, la distribution alimentaire, la soupe populaire, le café-causerie, le service d’impôt, les cuisines collectives, les requêtes d’urgence et l’accompagnement psychosocial.