Séance publique de Bécancour : des sinistrés du Domaine Godefroy s’emparent du micro
BÉCANCOUR. Plusieurs résidents inondés lors des pluies battantes du 9 août dernier se sont présentés à la séance publique de la Ville de Bécancour lundi. Ils ont accaparé la majeure partie de la période de questions, visiblement désemparés, exaspérés et préoccupés face à la situation.
Certains en étaient à leur deuxième inondation en deux ans à la suite de pluies intenses, y compris des résidents de longue date, qui n’avaient pourtant jamais été affectés en 20 ou 30 ans auparavant. Ils remettent en question l’efficacité du réseau municipal et des actions prises par la Ville en amont et durant les précipitations.
Selon eux, des pompes n’auraient pas fonctionné adéquatement, et elles n’étaient peut-être pas suffisamment nombreuses.
« On va faire les vérifications, mais moi, ce n’est pas l’information que j’ai, a répondu la mairesse Lucie Allard. Les équipes ont fait vraiment les vérifications en amont des pluies annoncées. Toutes les installations ont été vérifiées de façon préventive. Et durant les pluies, des équipes ont circulé. Les équipements étaient fonctionnels. C’est ce qu’on nous a rapporté. »
« Avant chaque événement un peu plus important, on a une fiche d’événements qu’on fait remplir par les équipes pour s’assurer que chacun des endroits soit vérifié. Ça comprend aussi la vérification des équipements. Donc, avant même que les pluies arrivent, on a une bonne vue de la situation sur le terrain et de l’équipement. À ce moment-là, les équipements fonctionnaient », a renchéri le directeur général Gregory Gihoul. « Les équipes ont été mobilisées avant et sont intervenues pendant l’événement jusqu’à 2 heures du matin, soit pour la signalisation, soit pour vérifier, justement, les pompes. Elles sont aussi allées faire le tour de certaines résidences. »
Un debriefing a également été tenu après l’épisode de pluie, d’ajouter M. Gihoul : « On a ciblé des points d’amélioration, mais ils ne se situent pas au niveau des pompes. Ça n’a pas fait partie des enjeux soulevés ».
Le directeur général a profité de son intervention pour souligner qu’une étude a été commandée l’année dernière pour trouver les eaux parasitaires du réseau. « Ça prend du temps, faire cette étude-là, mais on devrait avoir les résultats la semaine prochaine. Ça nous donnera une idée d’où elles proviennent (s’il y en a), et comment on peut intervenir pour s’assurer qu’il y en ait moins. On aura un bon niveau d’information et un éventail d’options. Après ça, il y aura des décisions à prendre en fonction des coûts de chacune des options. Ça fera partie des discussions entourant le programme triennal des mobilisations. »
Un plan d’action est à venir
« Depuis l’an dernier, nous avons quand même posé un certain nombre d’actions, a tenu à rappeler la mairesse. On a vérifié la conformité des branchements, et des avis ont été émis à plusieurs propriétaires pour des non-conformités. On va revenir à la charge pour s’assurer que toutes les résidences sont branchées conformément à notre règlement. On va aussi se pencher sur la gestion des eaux pluviales pour s’assurer qu’elles soient détournées le plus possible des égouts domestiques. Parce que ça aussi, c’est une grande problématique. À l’époque, on construisait des égouts combinés. Maintenant, ce n’est plus le cas. »
La Ville étudiera également toutes sortes de solutions alternatives pour faire face à l’accélération des changements climatiques, qui apporteront plus fréquemment des grandes pluies, a indiqué Lucie Allard. « On n’avait pas ça avant. Toutes les municipalités au Québec doivent s’adapter aux changements climatiques et au fait qu’il y aura davantage de pluies diluviennes. Ce n’est pas nécessairement en changeant toutes les infrastructures municipales qu’on pourra y arriver mais en trouvant des solutions pour rendre nos sols plus perméables (végétalisation, îlots…), en s’assurant que les branchements sont conformes, etc. »
Madame Allard a aussi rappelé aux sinistrés qu’ils avaient jusqu’à vendredi (23 août) pour faire une réclamation à la ville. En date de lundi, la Ville n’avait reçu que 14 réclamations. Un sondage maison mené par des citoyens sur Facebook rapporte au moins 49 sinistrés dans le Domaine Godefroy.