Samuel Montembeault en 20 questions-réponses
BÉCANCOUR. Les élèves de l’école Beauséjour ont eu l’occasion de rencontrer le hockeyeur professionnel originaire de Bécancour, Samuel Montembeault, le 17 juin dernier. Durant leur tête-à-tête, diverses questions ont été posées sur le parcours de celui qui est gardien de but pour le Canadien de Montréal, dans la Ligue nationale de hockey, et qui est âgé de 27 ans. Voici un compte-rendu en 20 questions-réponses.
Quand as-tu commencé à jouer au hockey et comment t’es-tu rendu dans la Ligue nationale?
J’ai commencé à jouer quand j’avais 5 ans, au niveau MAGH, durant deux ans. Ensuite, je suis monté au niveau Novice parce qu’il manquait un gardien. À ce moment-là, je jouais pour les Riverains de Bécancour.
Une fois Atome, j’ai joint les Amiraux de Bécancour. Au niveau Pee-wee, je suis allé aux Estacades à Trois-Rivières. Ensuite, j’ai joué à Bantam BB à Bécancour, puis Bantam AA à Trois-Rivières.
Au niveau Midget, j’ai joué Midget Espoir et Midget AAA aux Estacades, puis j’ai été repêché dans le Junior-Majeur par l’Armada de Blainville-Boisbriand. J’ai joué quatre ans là-bas, puis j’ai été repêché dans la Ligue nationale de hockey par la Floride. J’ai joué dans la Ligue américaine (club-école des Panthers) pendant quelques années, puis je me suis retrouvé avec le Canadien de Montréal.
Quelle étape de ton cheminement a nécessité le plus d’adaptation?
Je pense que c’est vraiment de passer de la Ligue américaine à la Ligue nationale. Les gars sont tellement bons et le jeu est tellement vite, dans la Ligue nationale! Il y a aussi plein de vétérans qui sont là. Ils ont de l’expérience, ils sont intelligents et leur vitesse d’exécution est extrêmement rapide. Au niveau des tirs, il y a des gars de la Ligue américaine qui en ont d’aussi bons que ceux de la Ligue nationale, mais la différence, c’est vraiment dans la vitesse d’exécution.
Qu’est-ce que ça te fait d’avoir les meilleurs joueurs contre toi et de jouer devant autant de personnes?
C’est à la fois impressionnant et stressant, surtout au début. La première fois qu’un Ovechkin ou un Crosby joue contre toi, c’est vraiment spécial! Et les arénas sont extrêmement bruyants. Alors pour rester calme, je me parle et je prends de grandes respirations.
Est-ce que tu as déjà gagné une Coupe Stanley avec ton équipe?
Non, juste dans un jeu vidéo! Le prochain défi, pour moi personnellement et pour l’équipe, ce sera d’accéder aux séries. Évidemment, le but ultime, c’est de gagner la Coupe Stanley un jour. On va espérer que ce soit notre tour bientôt, parce que je pense qu’il n’y a pas de meilleure place qu’à Montréal, dans la Ligue nationale, pour remporter la Coupe.
Parlant de jeux vidéo… Est-ce que tu te choisis, comme personnage?
Non, même pas! On dirait que je trouverais ça bizarre!
Quelle(s) personne(s) t’inspire(nt) le plus?
Probablement les anciens gardiens que je regardais à la télé. Roberto Luongo et Henrik Lundqvist étaient mes deux joueurs préférés. Ils avaient de beaux équipements et jouaient bien. Ce sont eux qui m’ont donné le goût de devenir gardien de but.
As-tu déjà pratiqué un autre sport?
Oui, j’ai joué au soccer, puis au baseball ensuite. J’étais receveur au baseball. Ça ressemble beaucoup à la position qu’on a comme gardien de but!
Combien d’heures travailles-tu par semaine?
Durant l’été, je travaille un peu moins. Présentement, je fais surtout du gym, soit environ une heure et demie par jour, du lundi au vendredi. Comme je suis gardien, je fais plus de travail au niveau des jambes, pour être plus explosif. Puis, à partir du mois de juillet, je vais recommencer l’entraînement sur la glace deux fois par semaine, combiné au gym. À la mi-septembre, on va recommencer la saison.
À quel âge penses-tu prendre ta retraite?
Le plus tard possible! Ça va dépendre des blessures, mais si je peux jouer jusqu’à 40 ans, c’est sûr que j’aimerais ça!
Avec quel(s) coéquipier(s) t’entends-tu le mieux?
On est chanceux parce qu’on s’entend tous bien, dans le groupe! Mais évidemment, les Québécois, on est tout le temps ensemble! Moi, David Savard, Rafaël Harvey-Pinard… Même durant l’été, quand la saison est finie, on se voit régulièrement.
Comment as-tu découvert le hockey?
D’aussi loin que je me souvienne, ça a toujours été ma passion. Mon père était un amateur de hockey. Il jouait au baseball, mais il aimait beaucoup le hockey, alors quand j’étais jeune, on regardait le hockey ensemble et j’avais toujours des chandails du Canadien à la maison. On jouait aussi dans la rue, avec mes amis et mon père. Je suis tout simplement tombé en amour avec ce sport, et j’y ai toujours joué.
As-tu déjà voulu arrêter de jouer?
Non, jamais. J’aime vraiment ça!
Quel est ton horaire type, le jour d’un match?
J’arrive à Brossard vers 8h30. On a un morning skate (une petite pratique) de 10-15 minutes pour bouger un peu et ressentir la rondelle, puis on débarque de la glace. Ensuite, j’aime bien avoir un massage de jambes pour m’aider à performer le soir. Pour le dîner, je vais manger des pâtes avec du poulet préparées par le chef à l’aréna, puis je retourne chez moi pour faire une sieste. Lorsque je reviens à l’aréna, je mange encore un peu et je prépare mes choses pour le match. Ensuite, on a une rencontre d’équipe. Souvent, on va regarder des vidéos qui vont nous indiquer ce que les autres équipes aiment faire, leurs tendances, etc. Pour nous échauffer avant les matchs, on joue un peu au soccer.
Combien de pratiques as-tu, en tout, chaque semaine?
Ça dépend de notre horaire. Quand on est sur la route, on pratique un petit peu moins. Mais, si on est à Montréal toute la semaine, habituellement, on va pratiquer le lundi, le mercredi et le vendredi. Le dimanche, généralement, on a congé.
Combien de bâtons as-tu?
Beaucoup, parce que je reçois beaucoup de lancers et parfois, ils brisent!
Quelle a été ta période la plus difficile dans la LNH?
Probablement ma première saison avec les Canadiens. On ne gagnait pas beaucoup de matchs et on a fini au dernier rang du classement. Aussi, je m’étais blessé en janvier. J’ai dû jouer trois mois avec quelque chose de déchiré dans le poignet.
Fais-tu des cauchemars, parfois, après une défaite?
C’est sûr que quand tu as joué un mauvais match et que tu arrives chez vous ensuite, c’est plus dur de dormir! La tête te tourne un peu plus. Déjà qu’on est sous l’adrénaline à cause du match lui-même! Mais le lendemain, c’est une nouvelle journée et on a une pratique pour pouvoir s’améliorer. Alors, on retourne au travail, on pense au prochain match… et on évite de regarder les réseaux sociaux!
Dans les journées normales, est-ce que tu te fais demander des autographes?
Ça arrive, parfois, que je croise des gens qui me reconnaissent. Ça me fait alors plaisir de prendre un petit 30 secondes de mon temps pour signer des autographes ou prendre une photo avec la personne.
Comment te sentais-tu à ton premier match dans la Ligue nationale?
J’étais vraiment stressé! Même quand la rondelle n’était pas proche de ma zone, j’avais le cœur qui pompait! Le jeu allait très vite et j’ai donné deux buts vraiment tôt. Mais après ça, ç’a super bien été tout le reste du match (Panthers-Hurricanes). C’était un moment spécial, d’autant plus qu’à l’autre bout du banc, il y avait mon idole de jeunesse Roberto Luongo!
Comment décris-tu ton métier au sein du Canadien de Montréal?
Être gardien, c’est excitant, mais c’est vraiment stressant! Il faut tout le temps être très concentré. Les tirs de barrage, ce n’est pas ma partie de match préférée! C’est vraiment difficile, parce que c’est un contre un, et tout le monde te regarde.
Être à Montréal à temps plein aujourd’hui et de pouvoir représenter le Canadien, c’est vraiment le fun. J’ai souvent des amis qui viennent me voir jouer. J’aime bien aller les voir après la partie… surtout quand on a gagné!