« La portée de sa voie », une exposition à quatre mains
NICOLET. Danielle -Julien et -Gallia -Julien-Myrand se sont questionnées sur leurs croyances et sur les traces laissées au gré du passage du temps. C’est le fruit du travail de la mère et la fille, originaires de -Shawinigan, que l’exposition « -La portée de sa voie » dévoile à la -Maison et atelier -Rodolphe-Duguay, jusqu’au 30 juin prochain.
Les deux artistes présenteront trois grandes pièces qui sont réalisées en sérigraphie sur tissu, alors que -Danielle travaille beaucoup avec les poches de thé. « -On est très près de la matière, et la matière qu’on choisit porte une histoire. On récupère d’anciennes choses, comme de petits pôles à rideaux, des morceaux de bois que je vais travailler avec l’encaustique, du papier fait main, et on fait des transferts d’images avec les symboles et les photos qu’on a trouvées.
Danielle et -Gallia exposent ensemble pour une seconde fois en présentant une première variation de leur toute première exposition commune, adaptée à l’ambiance unique de la -Maison et atelier -Rodolphe-Duguay. «On s’est questionnées sur nos croyances et les symboles, et sur la façon dont le côté plus spirituel de la religion catholique nous est légué. C’est à ce moment qu’on a commencé à travailler ensemble» , raconte -Gallia, la fille de -Danielle.
Dans cette variation de «La portée de sa voie» , les deux artistes estiment qu’il s’agit là d’une évolution toute naturelle de leur travail, de leur démarche et de leur méthodologie de travail. «On se complète très bien. Je suis à la maîtrise à l’UQTR en arts visuels, alors j’arrive -peut-être avec des concepts novateurs, tandis que -Danielle a beaucoup d’expérience, beaucoup de techniques. Alors, la façon dont travaille ensemble, c’est vraiment un coworking, un partage» , estime -Gallia.
«On a aussi adapté l’exposition pour le lieu, car -Rodolphe -Duguay était quelqu’un de très religieux. Ça rejoignait donc un peu notre travail et on a vu beaucoup de similitudes avec leur univers à eux» , poursuit -Danielle. «J’aime beaucoup le minimalisme, alors que la -Maison -Rodolphe-Duguay, c’est une maison du patrimoine. On y retrouve les meubles, les lits… -Alors, il faut composer avec ça, explique -Danielle. Ça peut être contraignant, mais moi j’ai décidé que c’était un défi ! -Il faut être drôlement débrouillard pour rendre notre travail à l’échelle de ce que l’on veut à travers un univers qui ne nous appartient pas. Et je pense que c’est réussi !»
Un legs de mère en fille
En discutant avec -Danielle -Julien et sa fille, -Gallia -Julien-Myrand, on comprend que la collaboration artistique entre les deux femmes était pratiquement inévitable, car elles partagent une relation étroite et une passion commune qui touchent les gens. Elles possèdent d’ailleurs un centre d’art à -Shawinigan, la -Factrie 701, dans le secteur de -Grand-Mère ; -Danielle est la présidente et fondatrice, alors que -Gallia en est la directrice générale.
«Autant qu’il y a de la négociation, autant qu’il y a une complémentarité qui s’installe, révèle -Gallia. C’est comme si nos deux univers et nos démarches individuelles se rejoignaient. Tout se dessine naturellement entre nous deux.»
Alors que -Danielle décrit le style de sa fille comme étant plus jeune et ludique, et le sien, plus traditionnel, -Gallia observe que plus elle vieillit, plus elle a de ressemblances avec sa mère, autant physiquement que professionnellement. «On a une belle influence l’une sur l’autre» , estime -Gallia. «On sent les choses de la même façon, enchaine -Danielle. Parfois, on n’a pas besoin de mots. On travaille et on fait les choses en harmonie, comme si nos quatre mains devenaient deux mains.»