40 ans de radio pour Jean-Claude Gélinas
NICOLET. Dès l’adolescence, à l’École secondaire Jean-Nicolet, Jean-Claude Gélinas s’installe derrière le micro pour animer à la radio étudiante. « Les autres qui faisaient de la radio ne parlaient pas, ils étaient trop gênés! », raconte-t-il. Ce ne fut que le début d’une belle carrière à faire rire et réfléchir de fidèles auditeurs.
« Je me souviens que j’étais passionné par la radio. J’étais fasciné!, raconte-t-il. Tout jeune, je m’enregistrais souvent en train de lire des bulletins de nouvelles, pour le plaisir. J’ai toujours eu en tête de faire de la radio », révèle-t-il. C’est donc sans surprise qu’il a suivi une formation spécialisée à l’École de radio et télévision Promédia, à Montréal, tout en travaillant déjà dans le domaine.
D’expérience en expérience
C’est Gilles Desrochers de CFCQ-FM qui a donné sa première chance à Jean-Claude Gélinas. Cette radio communautaire était située au Cégep de Trois-Rivières et opérée par Téléduc. Jean-Claude se rappelle que sa première journée ne s’était pas déroulée tout à fait comme prévu. Après avoir passé quatre heures de son samedi à observer l’animation de Gilles Desrochers et à prendre des notes sur le fonctionnement de la console et les conseils d’animation, il a été appelé dès le lendemain pour prendre le relais, seul. « Il m’avait juste montré sommairement comment ça fonctionnait! », lance Jean-Claude. Il prend donc son courage à deux mains, rentre à la station, met de la musique. « Le téléphone sonne, raconte-t-il. Les auditeurs appelaient pour que je parle, que j’anime. J’ai dit : Oui, je suis en train de chercher le piton pour ouvrir le micro! Je ne trouve pas le piton! Mais au moment où j’expliquais ça au téléphone, j’étais en onde! Ça a été diffusé à la radio! », raconte-t-il avec humour.
Au fil des années, Jean-Claude a eu la chance de toucher un peu à tout dans le monde radiophonique, dont la musique et l’humour. C’est probablement pour son côté humoristique qu’il est le plus connu du grand public, avec son travail d’écriture pour des sketchs et des capsules. Encore aujourd’hui, ses capsules sont diffusées sur de nombreuses stations, un peu partout dans la province. D’ailleurs, lorsqu’il a travaillé à CKOI, en 1996, il a remplacé François Pérusse avec ses capsules d’humour. « C’était une méchante pression pour moi de faire ça! », révèle-t-il.
Lorsque CKOI a fait une offre à Jean-Claude Gélinas, il animait alors l’émission du matin avec Marc Bossé, à CIGB (Énergie 102.3). « CKOI m’a fait une offre, et on est allé à Montréal! J’ai réfléchi grandement avant de prendre cette décision, parce que ça signifiait de changer de marché, de déménager la famille. J’ai finalement accepté, parce que c’était un beau défi », mentionne Jean-Claude.
« C’était la station la plus écoutée à l’époque au Canada. Toutes les grandes vedettes sont passées par là! »
Après de nombreuses années dans les grands marchés, il a souhaité revenir dans sa région natale. « Je suis bien ici et je fais ce que j’aime. Je ne veux plus déménager », raconte celui qui travaille désormais chez VIA 90.5 depuis environ 3 ans. « J’en fais quatre jours par semaine, parce que j’ai encore la passion. J’ai carte blanche ici. Je trouve qu’on fait de la bonne radio pour une station qui a peu de moyens comparativement aux grosses stations. On n’a rien à envier aux autres », assure-t-il.
Jean-Claude Gélinas a d’ailleurs eu la chance d’explorer plusieurs marchés. « Il faut croire que je faisais bien mon travail. J’étais en demande et je n’ai jamais manqué de job! »
La naissance d’un personnage
Lorsque l’on parle de Jean-Claude Gélinas, on ne peut pas passer à côté de son célèbre personnage de Réjean de Terrebonne. « Réjean de Terrebonne, c’est le gars plus connu que moi! », s’exclame Jean-Claude.
« C’est un personnage sympathique. On voudrait tous l’avoir dans la famille, comme un oncle qui raconte des blagues! »
Réjean de Terrebonne est d’ailleurs né à la radio. « Je m’incrustais dans des lignes ouvertes d’autres stations de radio, sur des sujets d’actualité. Quand tu appelles dans une station, il y a un recherchiste qui filtre les appels. On me demande : quel est votre nom? Bien… Réjean. De quel endroit? De Terrebonne. Et il est né tout simplement comme ça, se souvient Jean-Claude. Je piégeais des gens avec Réjean de Terrebonne, un personnage en boisson qui se prononce sur différents sujets d’actualité. J’enregistrais ça et je faisais jouer les capsules à CKOI. »
Le personnage a par la suite évolué à la télévision et sur scène, avec sa ceinture de cannettes de bière. « J’ai eu plein de possibilités de porter ce personnage-là! Mais en show, je ne fais pas juste Réjean de Terrebonne, je fais aussi du stand-up. Ce que j’aime beaucoup, c’est que les gens viennent me voir après le spectacle et me disent qu’ils ont autant ri avec moi qu’avec mon personnage. C’est un beau compliment! », dit-il.
Le spectacle Tout ou rien de Jean-Claude Gélinas, qui aura au total environ 150 représentations, est peut-être la dernière chance du public de voir l’humoriste sur scène. « Je pense que c’est le bon temps pour moi d’arrêter ça dans une période où ça marche encore très bien et de ne pas étirer la sauce », estime-t-il. Il est cependant encore ouvert aux autres projets qui pourraient se présenter à lui, et a encore la passion pour se lever chaque matin pour faire de la radio, endroit où il se permet d’être authentique et proche des gens.