Un sanctuaire à Fortierville?
FORTIERVILLE. La Fabrique de Fortierville souhaite faire de son église Sainte-Philomène un sanctuaire afin de la protéger d’une éventuelle fermeture. La demande a été officiellement déposée le 17 avril dernier à la Fabrique avant d’être postée au diocèse.
« Depuis une vingtaine d’années, il y a un pèlerinage assez intensif dédié à Sainte-Philomène à Fortierville. Chaque année, on organise d’ailleurs une fête spéciale en août qui rassemble entre 300 et 400 personnes », explique Catherine Bélanger, marguillère responsable de l’église Sainte-Philomène. La municipalité reçoit régulièrement des Américains et des Européens, car il s’agit d’un phénomène mondial.
Selon la marguillère, Sainte-Philomène est une sainte qui a été béatifiée à la suite de tortures qui lui ont été infligées à cause de sa foi.
Si l’église Sainte-Philomène obtenait le statut de sanctuaire, elle pourrait tenir des messes plus souvent que dans une église paroissiale régulière, et ouvrir ses portes à d’autres occasions. Elle pourrait donc offrir davantage d’opportunités aux gens qui se déplacent pour prier Sainte-Philomène. « Quand on devient un sanctuaire, régional ou national, les gens se déplacent de semaine comme de fin de semaine. Il y a aussi souvent ce qu’on appelle un recteur, soit un prêtre qui est présent presque à temps plein pour accueillir ces pèlerins-là, explique Mme Bélanger. Et ce ne sont pas tous les saints qui ont des pèlerinages qui leur sont dédiés », ajoute-t-elle.
L’église de Fortierville est la seule de la province encore en activité à porter le nom de Sainte-Philomène.
Se rassembler à l’église Sainte-Philomène
Si l’on pense aux nombreux pèlerins qui se rendent à l’église Sainte-Philomène de Fortierville, il ne faut pas oublier les Fortiervillois!
La Fabrique a voulu créer un lieu de rassemblement dans son église en enlevant les six dernières rangées de bancs, un réaménagement possible étant donné l’achalandage qui est en constante diminution dans les lieux de cultes.
« De plus en plus de gens font des sympathies dans l’église quand il y a des funérailles, plutôt que de louer une salle municipale, mais lorsqu’il y avait beaucoup de monde, ça ne circulait pas bien, explique Catherine Bélanger. On loue également l’église à l’occasion lorsque la salle municipale est déjà occupée et on partage l’espace avec les autres organismes qui veulent tenir des réunions ».
Ce nouvel espace offre aussi d’autres opportunités de rassemblements, par exemple des cafés-causeries après les messes. « On sert du café, des biscuits, les gens se rencontrent et discutent ensemble dans un lieu convivial », illustre Mme Bélanger. Un peu à l’image des discussions de perron d’église d’autrefois.
« On a fait venir des gens qui ont fait un voyage d’un an en voilier pour nous témoigner leur expérience », dit-elle. Des crayons à colorier sont aussi mis à disposition des enfants pendant et après la messe.
Depuis le début de cette initiative, Mme Bélanger a pu constater une légère augmentation de l’achalandage, surtout des jeunes d’âge scolaire. « On a maintenant six ou sept jeunes qui viennent colorier. La dernière fois, il y en a même un qui m’a dit que si je faisais du chocolat chaud, qu’il amènerait ses amis! », révèle-t-elle en riant.
« Les gens fuient l’Église, parce que c’est encore trop dans un carcan. On essaie de rappeler aux gens que l’église leur appartient et qu’il y a la possibilité de s’y amuser, et qu’ils aient eux aussi envie d’en prendre soin et de l’aimer. Le jour où il n’y aura plus de messe dans ton village, l’église, le bâtiment, y sera encore, alors il faut savoir quoi en faire », croit la marguillère.
« Il faudrait trouver un autre nom pour ces bâtisses-là. Ça marcherait plus! », conclut-elle avec humour.