Nicolet adopte un programme de conservation des milieux naturels
Nicolet Un rapport de la connectivité écologique et de la résilience des milieux boisés du territoire sera déposé ce soir à la séance du conseil municipal de Nicolet. On souhaite préserver 150 hectares, soit 60 lots dont 39 abritent des milieux humides fragiles.
La Ville de Nicolet avait mandaté la firme Habitat en 2022 pour établir un portrait de la connectivité écologique et de la résilience des milieux boisés.
« Le rapport a identifié un secteur particulièrement intéressant à conserver chez nous, explique la mairesse de Nicolet, Geneviève Dubois. C’est un espace en forme de fer à cheval qui débute au chemin Saint-Michel et qui longe le boulevard Louis-Fréchette en incluant évidemment toute la réserve naturelle du Boisé-du-Séminaire et du Boisé-des-Sœurs-de-l’Assomption. Cette zone comprend de magnifiques milieux naturels ainsi que des milieux humides que nous souhaitons voir conservés. »
Mme Dubois mentionne qu’il s’agit premier projet du genre initié par une municipalité en Mauricie-Centre-du-Québec.
« La Ville encourage les citoyens à s’inscrire à travers cette démarche de préservation de notre biodiversité. Cette démarche tourne vraiment autour du mot « volontaire ». En plus de mettre en lumière la nécessité de ces milieux naturels-là, le document nous conscientise sur l’importance de la connectivité de ces espaces entre eux. La Ville apportera son soutien aux propriétaires qui désirent être accompagnés pour donner un statut de conservation à leurs propriétés. »
Différents constats ont pu être faits durant l’étude, précise le directeur de projets et opérations chez Habitat, Francis Clément.
« En termes de déplacement des espèces du nord vers le sud, la ville de Nicolet a un rôle primordial à jouer. Et au niveau local, le secteur du chemin Saint-Michel est un des secteurs les plus prioritaires qui a été identifié par sa capacité à déplacer des espèces à des habitats de reproduction. Ce sont aussi des lieux qui offrent plusieurs co-bénéfices: on parle de bénéfices pour la société, la santé mentale, les gens peuvent aller se ressourcer dans ces milieux-là, et aussi pour diminuer les îlots de chaleur. »
Une dizaine de recommandations accompagne le rapport de la firme spécialisée.
« L’étude a aussi évalué les différentes menaces qui pourraient peser éventuellement sur ces milieux-là: des espèces qu’on ne veut pas retrouver, longicornes asiatiques, spongieuses asiatiques, mais si jamais ça arrivait, qu’on soit préparé et résilient en diversifiant les espèces d’arbres pour répondre à ces menaces-là. Aussi c’est un milieu qui est très vulnérable aux questions des sècheresses. Donc, quelles essences d’arbres planter maintenant pour diminuer cette vulnérabilité-là. »
Accompagner les citoyens
À ce jour, les 22 propriétaires des terrains concernés ont reçu par la poste une lettre les informant qu’ils font partie de la démarche. Karine Labelle, coordonnatrice à la conservation chez Nature-Avenir, les rencontrera bientôt pour répondre à leurs questions.
« On les a informés de la richesse écologique de leurs terrains qui peut présenter des milieux naturels riches et ou des habitats avec une grande valeur pour la faune et la flore. Ils sont fort pertinents pour le maintien de la connectivité entre les milieux du secteur. Dans les prochaines semaines, je vais contacter les propriétaires pour leur remettre une carte personnalisée de leur terrain et échanger sur les multiples options qui s’offrent à eux. Il s’agit d’une démarche volontaire. Il existe plusieurs outils qui utilisent les mécanismes proposés par le contexte législatif québécois selon qu’un propriétaire désire conserver son droit de propriété ou s’il souhaite se départir de sa terre. »
« Le rapport final est attendu quelque part à l’automne, ajoute Mme Dubois. L’été va servir à rencontrer les propriétaires. On n’a pas d’objectif de dire qu’il faut que tel pourcentage de gens signent. L’objectif, c’est de commencer la démarche, d’amorcer cette conversation-là avec les citoyens. »
La mairesse souhaite implanter cette démarche avec une vision à long terme.
« Nous vivons dans une croissance soutenue et nous allons nous développer en tout respect de notre ADN. Et notre ADN, c’est la nature à proximité. Notre vision de développement inclut des habitations, des commerces, des entreprises, des infrastructures de loisirs, de sports, de culture, mais elle inclut aussi la protection de nos corridors écologiques et de nos boisés. Nous pensons que c’est un legs magnifique pour les prochaines générations. Eux aussi pourront, à cinq minutes de leur résidence ou de leur lieu de travail, profiter de la nature qui contribuera à leur qualité de vie. »