Sauts acrobatiques: une saison pour trouver ses repères pour l’équipe canadienne
LAC-BEAUPORT, Qc — Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas nécessairement pour l’équipe nationale des sauts acrobatiques, qui s’apprête à disputer les deux étapes de la Coupe du monde de Lac-Beauport, au Centre de ski Le Relais, samedi et dimanche.
Il y a presque un an jour pour jour, Marion Thénault se hissait au premier rang du classement de la Coupe du monde en remportant la première de deux étapes disputées au Centre de ski Le Relais et trois des sauteurs canadiens avaient participé aux super-finales de l’étape québécoise du circuit en 2023.
Thénault se remet actuellement d’une blessure et l’équipe masculine ne compte qu’un représentant dans le top-5 mondial, Alexandre Duchaine, quatrième, qui vient de signer une première victoire en carrière la semaine dernière, à Deer Valley.
Ça ne veut toutefois pas dire que le Canada connaît une mauvaise saison sur le circuit de la Coupe du monde.
«On a encore une jeune équipe. Ça fait deux ans qu’ils sont sur le circuit de la Coupe du monde, ils n’ont pas la maturité de vétérans de 10 ans, a noté Rémi Bélanger, l’adjoint à l’entraîneur-chef Jeff Bean, au pied de la piste, vendredi. Ils n’ont pas encore la maturité qu’on veut pour les Jeux de 2026. En 2026, nous aurons des athlètes qui auront le potentiel de se retrouver sur le podium chaque semaine. Pour l’instant, ils prennent encore beaucoup d’expérience.
«En fin de semaine, ce sera intéressant. Chez les hommes, autant au niveau de Miha Fontaine, Émile Nadeau, Alexandre Duchaine, ou Lewis Irving, leurs degrés de difficultés et la qualité de leurs sauts depuis qu’on est arrivé ici me laissent croire qu’ils ont des chances de faire des podiums, à tout le moins des finales.
«Chez les dames, on a Marion qui se remet d’une blessure, mais qui reprend tranquillement confiance et je pense qu’on va voir une Marion en feu ce week-end. On a aussi les jeunes filles qui sont sur l’équipe Next Gen qui ont des sauts au degré de difficulté qui pourraient leur permettre de faire des finales.»
Rien n’est joué pour le globe de cristal d’ailleurs. Duchaine, avec les 100 points récoltés la semaine dernière, se trouve à 158 points, 42 de moins seulement que le meneur, le Chinois Guangpu Qi. Le Suisse Pirmin Werner (198) et l’Américain Christopher Lillis (180) suivent.
Nadeau, 71 points, occupe le 10e rang. Irving est 12e à 66. Victor Primeau (21e, 42 points), Alec Haineault et Fontaine, 25e et 27e à 20 points, pourraient tous se retrouver en lice pour le globe de cristal avec un bon week-end de compétitions.
Idem chez les dames, où la première représentante de l’Unifolié — Thénault — pointe au troisième rang avec 122 points, derrière Winter Vinecki (232) et l’Australienne Danielle Scott (200). Thénault est toutefois toujours ennuyée par la blessure subie en tout de saison et ne tentera pas de manoeuvres triples ce week-end. Elle a noté que le globe de cristal n’était plus un objectif pour elle cette saison. L’autre skieuse au sein de l’équipe nationale, Flavie Aumond, a décidé de faire l’impasse sur la saison et réévalue son avenir au sein de la discipline.
Charlie Fontaine (NextGen) est 24e avec 21 points, tandis qu’Alexandra Montminy, de l’équipe du Québec, a récolté neuf points, pour le 28e rang, avec une 22e place à l’étape de Ruka, en Finlande, en tout début de saison. Les deux athlètes tenteront d’ajouter à ce total ce week-end.
Saison d’optimisation
Fontaine, médaille de bronze à l’épreuve par équipe des Jeux olympiques de Pékin en compagnie de Thénaut et Irving, compte sur l’étape de Lac-Beauport pour relancer sa saison. Il a décidé de ne pas participer à la compétition de Deer Valley afin de maximiser son entraînement pour le reste du calendrier.
«J’ai eu des problèmes à un genou l’été dernier, mais c’est finalement derrière moi. J’ai tout de même décidé de ne pas faire la dernière Coupe du monde de Deer Valley afin d’être au sommet ce week-end.
«J’y vais à fond pour les deux étapes. Je fais mes sauts à haut degré de difficulté: triple arrière, quadruple vrille. Je prends le risque. C’est toujours un risque : tu peux y aller à 100 % et ça peut mal aller. Mais je pense que ce risque-là, c’est la meilleure façon d’être heureux à la fin de la journée. Faut y aller le tout pour le tout.»
Comme il n’y a pas de Championnats du monde ou de Jeux olympiques cette saison, c’était le moment idéal pour favoriser l’entraînement à la compétition, estime-t-il.
«C’était le moment ou jamais de sauter certaines compétitions et de m’entraîner davantage. Oui, j’ai peut-être perdu une place au classement et je porte maintenant le dossard no 23, mais je garde ça pour le futur. C’était la meilleure décision à prendre cette année. (…) Mon but cette année, c’était d’être plus confiant avec mes sauts, pas nécessairement une place au classement.»
Ce sont 51 athlètes provenant de l’Autriche, de la Suisse, de l’Ukraine, du Kazakhstan, des États-Unis, de l’Australie, de la Chine, de la République tchèque et du Canada qui prendront part aux deux journées de compétition ce week-end.
Après les deux étapes de Lac-Beauport, il ne restera plus que les deux compétitions de la Coupe du monde disputée à Almaty, au Kazakhstan, pour départager le classement.