Les mains dans la terre au bénéfice de sa communauté
BÉCANCOUR. Agathe Désilets est fière de son milieu. Elle fait partie des personnes qui contribuent à le dynamiser et à l’embellir grâce à leurs actions bénévoles.
Agathe passe le plus clair de son temps dans les jardins de la Société acadienne Port-Royal (SAPR) de Bécancour du début du printemps jusqu’à la fin de l’automne. Elle ne fait pas que s’y promener, bien entendu : elle l’aménage et l’entretient avec un grand sourire sur les lèvres. Jouer dans la terre, elle adore ça ! Retraitée du milieu de l’éducation depuis quatre ans, elle a du temps pour le faire, de même que la forme physique nécessaire.
Elle a commencé son implication tout bonnement, en désherbant. Mais rapidement, elle est passée à un autre niveau. Sous la proposition de la directrice générale de la SAPR, Marie-Ève Bourke, et avec l’aide de son ami horticulteur Serge Fortier, elle a entrepris le réaménagement complet du site entourant le Vieux Moulin de Saint-Grégoire, pour son plus grand bonheur.
« On a fait beaucoup d’améliorations depuis trois ans », sourit la bénévole, visiblement fière du travail accompli…
Ces améliorations se veulent durables, précise-t-elle. Elles sont en totale harmonie avec les lois environnementales qui, selon Serge Fortier, assurent l’autonomie des végétaux. « On fait du jardinage écologique ! »
C’est ma contribution pour améliorer le secteur. Pour faire briller nos racines acadiennes »
Agathe Désilets
Des sentiers en aiguilles de pins hachées ont vu le jour. En plus d’être agréables à marcher, ces sentiers nécessitent peu d’entretien, puisque la mauvaise herbe s’y installe difficilement. Des toiles noires ont aussi été disposées ici et là pour préparer le sol à accueillir de nouveaux îlots fleuris… et même une mini forêt !
« Je me suis associée à la classe de troisième année de l’école Beauséjour pour planter des arbres. Grâce à une entente avec le propriétaire d’Arbres.eco de Saint-Hyacinthe (Jacques Tétreault), la classe reçoit 2 $ par arbre et 1 $ par arbuste planté. On en a déjà planté une quarantaine près du terrain de soccer, avec l’autorisation de la Ville, et d’autres suivront tout près de là », mentionne Mme Désilets.
Les essences sont déjà choisies. On parle notamment de cerisiers à grosses cerises, de bouleaux, d’érables, de pins… Une haie de caragana complètera l’aménagement de cette portion du terrain, située à l’arrière du moulin.
« On sème pour le futur », lance celle qui souhaite sensibiliser les jeunes à l’importance de prendre soin de la planète. « Ils sont nos futurs gardiens de la nature. »
Plus près du moulin, un petit espace a aussi été réservé pour faire pousser de l’avoine, du blé, du seigle et de l’orge. La présence de ces céréales est un clin d’œil à la mission initiale du moulin, aujourd’hui inactif : moudre des grains.
Tout cet aménagement vise à mousser le sentiment de fierté chez les résidents du secteur de Saint-Grégoire. « C’est ma contribution pour améliorer le secteur. Pour faire briller nos racines acadiennes », mentionne Mme Désilets, qui a à cœur la vitalité de son patelin.
C’est d’ailleurs un trait caractéristique de sa famille. Ses parents se sont toujours impliqués, tout comme ses trois sœurs et ses trois frères. « Je suis une fille de communauté. Les jobs de bras, c’est pour moi ! J’ai grandi sur une ferme. J’aime le jardinage. Par contre, ça ne paraît pas chez moi ! Je suis un cordonnier mal chaussé : j’aime mieux travailler ici (sur les terrains de la SAPR) que chez moi ! », termine-t-elle en riant.