Un livre jeunesse pour lutter contre l’intimidation
PARISVILLE. Martine Vézina a toujours écrit afin de sensibiliser les enfants à divers sujets, comme la différence, la solidarité et la coopération, ainsi que pour les aider à mieux gérer les émotions et à les reconnaître. Son dernier ouvrage, intitulé « Benoît », aborde plus précisément l’intimidation.
Benoît, c’est le narrateur de l’histoire, mais il est aussi un intimidateur. Un jour, un événement survient et il commence à faire des rêves dans lesquels il se sent comme la personne qu’il a intimidée dans la journée.
« De plus en plus, il commence à comprendre l’impact de ce qu’il fait, même si c’est pour faire rire ses amis. Il comprend que ça ne marche pas et qu’il faut que ça change », ajoute l’auteure Martine Vézina qui souhaite également écrire un livre présentant le point de vue de la personne qui est intimidée.
« Je veux montrer que peu importe que l’on soit l’intimidateur, l’intimidé ou un spectateur, on a tous un pouvoir de changement. Je ne pense pas que de taper sur la tête des intimidateurs soit efficace. Il faut les sensibiliser », note-t-elle.
L’intimidation, c’est quelque chose qui vient beaucoup chercher Martine Vézina. Même si elle était très timide étant enfant, elle se souvient d’avoir défendu des amis. Et en vieillissant, elle a vu ses enfants être victimes d’intimidation.
« Il a même fallu qu’un de mes enfants change d’école au secondaire, confie-t-elle. Il y a tellement de possibilités qu’une personne se fasse intimider. En allant à la rencontre de jeunes dans les écoles, j’ai entendu des histoires d’horreur de jeunes qui se sont fait intimider jusqu’à se faire enfermer dans une case. Il faut que ça bouge. Tout le monde a un rôle à jouer pour contrer l’intimidation. Plus on va aider la personne intimidée à avoir confiance en elle et à se faire un réseau, moins elle a de risque de se faire intimider. »
Aux mots de Martine Vézina se greffent les illustrations de Guillaume Demers, aussi originaire de Parisville. « C’est un cadeau qu’il m’a fait. Guillaume est le fils d’une amie et je lui avais parlé de ce projet. Il avait été intimidé lui aussi et il a eu le goût de l’illustrer. Ça fait longtemps qu’on voulait collaborer ensemble, souligne-t-elle. Le projet lui parlait pour tout l’aspect de la sensibilisation et l’ouverture d’esprit. »
L’auteure de Parisville est convaincue que les livres sont une belle façon de sensibiliser, d’ouvrir les esprits et de faire comprendre des choses que les jeunes ne savent peut-être pas. « Si on réussit à faire comprendre l’impact de l’intimidation à une ou deux personnes, ce sera déjà ça. »
Il faut dire qu’elle a déjà été à même de constater le pouvoir des livres comme outil de sensibilisation. « J’ai une fille qui vit avec une déficience intellectuelle et c’est comme ça que j’ai commencé à créer des contes, pour sensibiliser les élèves à l’école quand mes enfants étaient jeunes. Ça avait été vraiment efficace », raconte Martine Vézina.
Plusieurs années plus tard, une amie a décidé d’illustrer ces contes. Puis, en 2020, Martine Vézina a décidé de démarrer l’entreprise Variances pour pouvoir rester à la maison avec sa fille qui ne peut rester seule. « C’est comme ça que j’ai commencé à développer un peu plus les livres. Je fais aussi de la rédaction, de la révision et de la correction », précise-t-elle.
Destiné aux enfants de 7 ans et plus, « Benoît » est sa septième publication. On peut se procurer le livre « Benoît » en format numérique, de même que les autres livres de Martine Vézina, à variances.ca/boutique.
(Écrit en collaboration avec Stéphanie Paradis)