La grande traversée d’Érik
BÉCANCOUR. Érik Goudreault est proche aidant de ses parents depuis deux ans. Cela l’a mené à faire appel à l’Association des personnes proches aidantes Bécancour-Nicolet-Yamaska et en devenir membre. Voyant que l’organisme pourrait se faire connaître davantage, il a décidé de faire sa part pour en faire parler. Il s’est donc lancé un défi: traverser le fleuve à la nage au profit de l’organisme.
C’est ainsi que 19 août, il entreprendra de traverser le fleuve à la nage, entre Trois-Rivières et la marina Ô Quai des Brasseurs
« Je cherchais un moyen inusité pour faire parler de l’Association. Beaucoup de personnes sont touchées par ce rôle. Je suis chanceux parce que mon horaire de travail est assez flexible. Je me mets à la place des proches aidants qui ont un horaire plus rigide et je me dis que ça doit être beaucoup plus demandant, exigeant et chronophage, explique-t-il. Ce n’est pas évident au quotidien et les gens ne sont pas nécessairement au courant des ressources qui existent pour les épauler. Je voulais relever un défi personnel en même temps. »
Il partira du parc Hector-Langevin, près des bureaux du Port de Trois-Rivières, au centre-ville, à 12h30. Il s’élancera pour une nage de 2,3 kilomètres. Érik Goudreault prévoit arriver à la marina Ô Quai des Brasseurs à 14h.
Bien qu’il s’entraîne depuis des années et qu’il court régulièrement, la nage représente un défi un peu plus important pour lui. »Il y a dix semaines, je n’avais jamais nagé plus de 200 mètres sans être essoufflé », raconte-t-il.
Il a donc fait appel à Heidi Levasseur, qui a déjà réalisé un périple à la nage entre Québec et Montréal, pour l’aider dans son entraînement. « Nager en piscine, c’est une chose. Il n’y a pas de vagues. Je m’entraîne intensément trois fois par semaine pour ce défi. »
« C’est extraordinaire qu’il ait pensé à nous et qu’il veuille faire connaître l’Association et amasser des sous, lance Lise Bissonnette, de l’Association des personnes proches aidantes Bécancour-Nicolet-Yamaska. On a pris le projet à la fin avril. On a fait des approches avec la Garde côtière et les Ports de Trois-Rivières et de Bécancour, notamment, pour s’assurer que ça fonctionne et qu’on ne nuise pas au trafic maritime. »
Mme Bissonnette souligne aussi la collaboration du Yacht-Club de Trois-Rivières qui a pu les informer sur les marées, notamment, afin de tenir le défi au meilleur moment possible.
Mieux se faire connaître
Se faire connaître davantage est un enjeu pour l’Association des personnes proches aidantes Bécancour-Nicolet-Yamaska qui souhaite faire connaître le rôle des proches aidants et de contribuer à l’amélioration de leur condition de vie.
« Beaucoup de personnes ne saisissent pas notre rôle et ne voient pas comment on accompagne les personnes proches aidantes, constate Lise Bissonnette. On aimerait aussi offrir plus de services, car la demande est là et elle augmente. Par contre, on est à la recherche de deux intervenantes.On a les fonds pour les embaucher, mais le recrutement est difficile. »
L’organisme propose notamment des conférences, des cafés-rencontres et du soutien personnalisé au téléphone pour les personnes proches aidantes.
« On voit aussi beaucoup de proches aidants qui s’ignorent, ajoute-t-elle. Les gens se disent que c’est normal de s’occuper de leur père, leur mère, leur conjoint ou leur conjointe malade, que c’est normal comme parent de s’occuper de leur enfant avec un handicap. Être proche aidant, c’est un rôle qui s’ajoute comme parent, comme enfant ou comme conjoint. Il y a beaucoup à faire pour que ces gens qui s’ignorent saisissent que c’est un rôle de plus qu’ils vivent au quotidien. »
Il reste beaucoup de travail de sensibilisation à faire également, surtout que de récentes données montrent qu’une personne sur trois de 15 ans ou plus au Québec serait un proche aidant. L’organisme a amorcé une réflexion pour approcher les entreprises afin de les sensibiliser.
« Les démarches entamées avec la recherche de partenaires pour la traversée d’Érik nous a permis d’entamer des discussions, note Lise Bissonnette. On trouverait intéressant de pouvoir accompagner les entreprises pour instaurer de bonnes pratiques afin que les proches aidants puissent travailler, mais aussi pour les aider à respirer un peu. On voudrait que le rôle de proche aidant soit reconnu dans les entreprises et qu’il puisse y avoir plus consciemment une conciliation travail – proche aidance au même titre qu’il y a la conciliation travail – famille. »
Le début d’une tradition?
La traversée d’Érik pourrait être le début d’une tradition pour le nageur et l’Association. Érik Goudreault a déjà en tête d’en faire un événement annuel. « C’est la première année qu’on fait ce défi et je veux frapper l’imaginaire des gens. Le but serait que ça devienne un événement annuel et que d’autres nageurs puissent se joindre à moi. Cette année, ça nous permet de voir ce que ça implique comme organisation, comme gestion de la sécurité sur le fleuve, la décharge, les assurances, etc. », conclut-il.
Pour encourager l’Association des personnes proches aidantes et Érik Goudreault dans son défi, il est possible de faire un don en appelant au 819 606-0076 ou par courriel à coordination@prochesaidantsbny.ca.