Lettre ouverte du chef de Wôlinak
LETTRE OUVERTE. Le chef du conseil de bande de Wôlinak considère que de la désinformation circule à propos du casino Grand Royal Wôlinak. Voici la lettre ouverte qu’il nous a fait parvenir.
Aujourd’hui, je m’adresse à vous en tant que membre de la Nation Abénakise et en tant que Chef de la Première Nation des Abénakis de Wôlinak. Après avoir pris connaissance de l’article publié 21 mars dans le journal La Presse, il est important pour moi d’adresser le contenu de celle-ci et la désinformation qui circule au sujet du Casino.
Je considère qu’il est déplorable de fournir des informations erronées dans le but de manipuler l’opinion publique. Il est évident que les médias jouent un rôle crucial dans la communication d’information, il est décevant de constater que le journaliste n’a pas accordé assez d’importance à la vérification des informations et a préféré rédiger un article qui est inexact, biaisé et diffamatoire.
Tout d’abord, M. Landry allègue que le contrat est accordé sans approbation légitime du Conseil en mars 2020 alors que les mandats de la majorité de ses membres était expiré. Celui-ci a délibérément oublié de mentionner que la tenue des élections de 2018 a dû être suspendu car M. Landry et son frère, Stéphane Landry, avaient fait une demande d’injonction.
Le 5 juin 2018, une injonction interlocutoire empêchant le Conseil des Abénakis de Wôlinak de tenir le scrutin pour l’élection des conseillers de la bande prévue le 10 juin 2018 a été octroyé par le juge Pentney. D’ailleurs, le juge inscrit dans son jugement qu’il estime qu’il doit maintenir le statu quo jusqu’à ce que la question de légitimité des décisions sur le code d’appartenance soit tranché. La question de légitimité des décisions sur le code d’appartenance a d’ailleurs été tranché le 4 décembre 2018, la juge Gagnon a accueilli en partie la demande de contrôle judiciaire.
Suite au jugement, le Conseil a adopté une résolution le 10 avril qui avait pour effet de tenir une élection le 7 juillet 2019. Afin de se conformer à notre code d’appartenance, le Conseil a fait une assemblée générale pour élire un registraire le 27 avril 2019. L’élection d’un registraire a eu pour effet d’engendrer une longue saga sur le maintien de notre liste de bande, et encore une fois, les élections ont dû être reportées.
Le 8 juin 2020, la Juge Gagné a ordonné à la registraire, Madame Landry, de fournir à la présidente d’élection une liste à jour des membres de la Première Nation, laquelle identifie ou exclut les membres associés de la bande. Sans l’identification des membres associés de la bande, la tenue d’une élection conforme n’était pas possible.
Le 15 septembre 2020, le Juge Pentney a rejeté une requête intentée par Denis Landry et son frère, Stéphane Landry, visant notamment à tenir une injection interlocutoire qui aurait interdit au Conseil de poser tout acte ou d’adopter toute résolution autre que simple administration jusqu’à ce qu’un séquestre soit nommé ou qu’un conseil soit légitimement élu. Ce faisant, Messieurs Landry cherchaient à empêcher le Conseil de réaliser certains projets comme la construction d’un casino et d’un garage municipal. Le Juge Pentney a conclu que les demandeurs n’avaient pas établi qu’ils subiraient un préjudice irréparable si l’injonction interlocutoire n’était pas accordée.
Il est évident, que monsieur Denis Landry tente par tous les moyens depuis de nombreuses années de freiner plusieurs projets de notre communauté. Selon cet article publié dans La Presse, Denis Landry dénonce aussi la nature de l’entente signée avec Tribal Holdings, un contrat qu’il qualifie de « lésionnaire, exorbitant et abusif » aux dépens de la bande de Wôlinak et « en déséquilibre en faveur de Tribal Gaming ».
Je me pose une question, si monsieur Landry est si préoccupé par ce contrat, pourquoi attendre en mars 2023 pour intenter des recours car celui-ci a reçu une copie du contrat le 18 février 2021. Est-ce encore une démarche désespérée pour arriver à ses fins personnelles? En tant que chef d’une première nation, je ne peux m’empêcher d’être offusqué et préoccupé par les propos de l’avocat de monsieur Denis Landry.
Les propos de Me Martin n’attaquent pas seulement le Grand Royal Wôlinak mais les autres casinos situés sur des terres de réserve car nous ne sommes pas la seule Première Nation qui possède un casino sur nos terres. L’autonomie gouvernementale et financière est la clé du succès des Premières Nations et je ne peux concevoir qu’un membre de notre Nation entreprend plusieurs démarches pour freiner notre réussite.
En ce qui concerne la dette de 11 millions mentionné par monsieur Landry, soit qu’il ne comprend pas le contrat ou il désire ne pas le comprendre car le Conseil n’a déboursé aucun frais pour la construction de ce casino.
Tenter de diminuer et d’atteindre la réputation de M. Baazov n’est qu’une tentative d’orienter l’opinion publique. M. Landry ne semble pas avoir lui-même une réputation enviable. Encore une fois une tactique malhonnête pour arriver à ses fins personnelles.
– Michel R. Bernard
Chef du conseil des Abénakis de Wôlinak.