Odanak aura sa maison pour femmes autochtones victimes de violence
ODANAK. Une maison d’hébergement pour femmes victimes de violence verra bientôt le jour dans la communauté d’Odanak. Cette dernière sera située dans le nouveau développement, à proximité des résidences de Kiuna. Ses activités devraient débuter d’ici un an jour pour jour.
La résidence devrait compter 10 chambres, mais un second plan pour un foyer de 8 chambres a également été élaboré en prévision de la hausse des coûts des matériaux de construction. « Normalement, on devrait être en activité au moment où on se parle, mais la pandémie a retardé beaucoup de choses. Il y a également l’augmentation des coûts de construction qui a changé le portrait, parce qu’initialement, le projet était estimé à environ 2,5M$, alors qu’on parle d’un projet révisé à 3,4M$. C’est le même projet, rien n’a changé! », explique Daniel G. Nolett, directeur général du Conseil des Abénakis d’Odanak.
Le projet sera entièrement financé par la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) qui avait lancé un appel de candidatures en 2020. Une fois que le nouveau budget sera accepté, le projet se poursuivra avec les plans et devis, les études environnementales et les études de sol. Les appels d’offres pour les professionnels ouvriront le 9 mars 2023. Si tout va bien, la construction devrait débuter à l’été.
Cette maison permettra aux femmes autochtones de quitter une dynamique de violence, d’être hébergées avec leurs enfants et de recevoir des services de soutien vers une reprise de contrôle de leur projet de vie.
D’ailleurs, l’implantation de la maison d’hébergement nécessitera l’embauche de travailleuse sociale et de psychologues, car Odanak n’a pas toutes les ressources nécessaires en ce moment. Bien que des femmes allochtones pourront travailler à la résidence, on espère l’embauche de femmes autochtones issues des Premières Nations, d’Odanak ou d’ailleurs.
L’accueil d’Odanak
À la toute fin de 2020, le Conseil des Abénakis d’Odanak avait sondé sa communauté afin d’évaluer son niveau de réception au projet de maison d’hébergement. Malgré quelques préoccupations de la part de certains membres de la communauté, la majorité était en faveur de sa construction.
« C’est sûr que lorsqu’on propose des changements, il y a tout le temps des gens qui sont un peu réticents. On a eu la même réaction quand on s’est lancé dans le projet de construction de Kiuna, parce qu’il allait arriver de nouvelles personnes à Odanak. Comment allaient-elles s’intégrer? Comment ces nouveaux visages allaient affecter la quiétude sociale? », révèle M. Nolett.
Dans le cas présent, certaines préoccupations concernaient la sécurité pour les membres de la communauté. « On parle de femmes et d’enfants qui fuient la violence, alors ça amènera potentiellement des hommes violents qui viennent chercher leurs femmes. Odanak, ce n’est pas grand et on pourra facilement identifier l’endroit. On a d’ailleurs choisi ce site pour l’implantation de la résidence parce que c’est proche du poste de police », explique le directeur général. La maison d’hébergement sera également à proximité de services comme l’épicerie, la patinoire, le parc et la pharmacie.
Tout sera mis en place pour la sécurité des résidents et des membres de la communauté avec l’installation de caméras de sécurités. Odanak a également fait une demande au ministère de la Sécurité publique du Québec et à Sécurité publique Canada pour des budgets additionnels dans le but d’embaucher des policiers supplémentaires afin d’obtenir une surveillance accrue. « On veut rassurer nos gens, la situation est sous contrôle », ajoute Daniel G. Nolett.
« C’est important pour nous de rendre service à cette clientèle visée par la maison d’hébergement, poursuit M. Nolett. Si on est capable d’aider ces femmes dans leur cheminement et à se reprendre en main, de fuir ce climat toxique de violence conjugale, si on peut être étiquetée comme la communauté qui les a aidées au Québec, je pense que les gens vont en soutirer une certaine fierté », conclut-il.