Ralentissement des investissements à Bécancour
BUDGET. Au sortir d’une période d’investissements très intense, avec une augmentation progressive des taux d’intérêt sur la dette et une baisse de 18 millions $ d’évaluation des entreprises, la Ville de Bécancour a dû faire un temps d’arrêt en 2019.
C’est ce qui ressort du budget et du plan triennal d’immobilisation adopté par le conseil municipal, en séance spéciale, lundi soir. Un exercice que le maire Jean-Guy Dubois a qualifié en deux mots: rigueur et équité.
La Ville s’est en effet imposé un régime minceur très astreignant dans son budget triennal d’immobilisation. Ainsi, seulement 1,5 million $ seront investis en 2019 comparativement à 4 millions $ pour une année normale. Une économie de 2,5M$ qui permettra «d’assommer la dette à venir», ou de la prévenir.
«C’est une année d’arrêt, si on veut.»
-Jean-Guy Dubois
Le tout vise d’abord à ne pas dépasser le cap des 50 millions de dettes, mais également à se doter d’une marge de manœuvre avec les taux d’intérêt qui pourraient augmenter dans les prochaines années. Les frais de financement de la dette à long terme s’élèvent d’ailleurs à près de 1,6M$ cette année, soit une augmentation de 22,36%.
Il faut dire que la Ville de Bécancour sort d’une période très intense à ce chapitre, avec des investissements de l’ordre de 28 millions $ en 2018 pour le traitement des eaux usées (14M$), l’installation de la fibre optique (8M$) et quatre projets domiciliaires (6,3M$).
C’est ce qui fait dire au maire Dubois que 2018 aura été une année d’infrastructures, ou de «rough» dans le langage de la construction, et qu’elle aura servi à mettre la table pour 2019, qui en sera une de «finition» pour demeurer dans la même analogie!
Au cours de la prochaines année, on prévoit en effet la mise en opération de l’usine de traitement des eaux usées, la construction du motel/incubateur industriel, branchement à la fibre optique et quelques projets en environnement et en développement durable pour améliorer la qualité de vie.
Les années 2020 et 2021 devraient être plus fastes au chapitre des investissements en immobilisation, alors qu’on en prévoit pour respectivement à 15,5M$ et 9,8M$.
Globalement, le budget 2019 s’élève à 29 086 000$, soit une augmentation d’un million $. Celle-ci se situe principalement au chapitre de l’hygiène du milieu (330 000$) et des frais de financement, des loisirs, de la culture et de la sécurité publique (600 000$).
Les charges majeures se situent pour les postes du Transport et de l’hygiène du milieu (42%), à la sécurité publique (13%) et au service de la dette (19%).
Hausse de 2,2%
Le nouveau rôle d’évaluation (2019-2021) s’établit à 1 790 847 950$ et a requis quelques ajustements des différents taux de taxations.
Le taux est demeuré inchangé dans le secteur résidentiel, ce qui fait que les contribuables devraient voir leur compte augmenter de 2,2%. Pour une maison-type, d’une valeur de 177 407$, la hausse devrait être de 45,14$.
Dans le secteur agricole, la valeur des terres a augmenté de 22,6%. La Ville a fait passer son taux de 0,80$ à 0,71$ du 100$ d’évaluation, mais les cultivateurs encaisseront tout de même une hausse de 9,3%. Celle-ci sera compensée par une aide gouvernementale de 70%.
Dans le domaine industriel, la Ville de Bécancour encaisse une diminution de l’ordre de 18 millions $ (5%) en raison de la désuétude des bâtiments industriels. Un cycle dans lequel elle se retrouve depuis 2013, puisque plusieurs usines du parc industriel et portuaire de Bécancour ont plus de 25 ans. Les industries verront leur compte de taxes augmenter de 9,3%.
Pour ce qui est de la contribution de l’Aluminerie de Bécancour, elle se chiffre toujours à 4,5M$. Le conflit qui perdure depuis janvier dernier n’a eu aucun impact sur le budget. S’il n’y a pas de changement pour le moment, le maire Jean-Guy Dubois admet tout de même avoir hâte d’avoir de bonnes nouvelles dans ce dossier.