Le projet de loi 10 serait «ingérable» et «suicidaire»
POLITIQUE. À quelques jours de l’adoption du projet de loi 10, une délégation de la Coalition Solidarité Santé fait le tour des députés de la région pour le sensibiliser aux impacts qu’aura la réforme Barrette sur le personnel médical.
Cet après-midi, c’était au tour du député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, de recevoir la visite des représentants syndicaux des membres du personnel médical.
Andrée Guillemette, la présidente du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes, infirmières auxiliaires du Cœur-du-Québec, était satisfaite de sa rencontre, selon ce qu’elle a déclaré au Courrier Sud.
«Pour avoir déjà visité quelques députés, dont ceux de Maskinongé et de Champlain, M. Martel a eu une très bonne écoute. Tandis que les Libéraux nous ont écoutés et ils ont semblé ouverts, mais c’est le projet de leur parti.»
«On espère vraiment qu’il y aura de l’amélioration. Sinon, ce serait ingérable et suicidaire pour le personnel en place», soulève-t-elle.
C’est que les syndicats craignent que la création d’une agence englobant pratiquement toute la Mauricie et le Centre-du-Québec entraîne des impacts majeurs sur la mobilité du personnel qui pourrait être affecté de La Tuque à Drummondville et de Batiscan à Louiseville…
«En exagérant la mobilité, il y aurait également une perte de l’expertise, parce que la personne ne serait plus là pour faire le suivi et donner les soins, ajoute-t-elle. C’est surtout là-dessus que le député a semblé démontrer de l’ouverture».
La délégation, qui était également composée de Denis Bastarche, coordonnateur CSQ de la Mauricie, de Claude Demontigny, président de la Fédération des syndicats de la santé et des services sociaux de la Maurice et d’André Fleury, représentant santé de la FTQ, craint également l’émergence de la sous-traitance de la privatisation des services et des soins.
Ils font également valoir que des études démontrent que la réforme proposée par le ministre Gaétan Barrette n’a pas donné les résultats escomptés aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suède, aux Pays-Bas et en Alberta où elle a été expérimentée.
«L’abolition des structures régionales, les fusions et la centralisation des pouvoirs décisionnels l’ont pas amélioré l’efficacité des systèmes et n’ont pas généré les économies attendues», ont-ils fait valoir par voie de communiqué.
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